Une première en République démocratique du Congo, l'héritier de l'opposition historique a été proclamé vainqueur, mais les résultats sont contestés. Et la France sème le doute.
Héritier de l'opposition historique, Felix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle en république démocratique du congo. Mais sa victoire a immédiatement été contestée par une autre partie de l'opposition et mise en doute par la France.
Au terme d'une très longue attente, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a déclaré Tshisekedi vainqueur avec plus de 38,57% des voix, devant l'autre tête de l'opposition divisée, Martin Fayulu, mais celui-ci a aussitôt rejeté le résultat et dénoncé un "coup d'état électoral". Il a appelé ceux qui savent à faire connaître la vérité.
La France a semblé lui donner raison par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. "Il semble bien que les résultats proclamés (...) ne soient pas conformes aux résultats" réels, a-t-il déclaré sur une chaîne d'information française, ajoutant que Martin Fayulu est "a priori" le vainqueur du scrutin du 30 décembre.
Autant de coup de tonnerre dans le plus grand pays francophone d'Afrique qui vit un moment historique avec cette première pour un parti d'opposition.
Cette présidentielle à un tour avait été reportée trois fois depuis 2016, mais le président sortant Joseph Kabila au pouvoir depuis 18 ans avait fini par accepter de se retirer sous la pression de la constitution, et non des armes.
Felix Tshisekedi, est le fils d'une figure historique de l'opposition congolaise Etienne Tshisekedi décédé à Bruxelles il y a près de deux ans. Il est membre de l'UDPS, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), fondée par son père dans les années 80 contre la dictature du maréchal Mobutu.
Lors de sa première prise de parole, il a salué Joseph Kabila et s'est dit "heureux que ce processus électoral n'est pas conduit à des effusions de sang."
Ces derniers jours, l'opposition et les observateurs de l'Eglise catholique avaient appelé la commission électorale à ne pas trahir "la vérité des urnes", sans être plus explicites. Alors qu'elle est-elle ?
La Cour constitutionnelle doit publier les résultats définitifs d'ici mi-janvier et les perdants de la présidentielle ont encore 10 jours pour contester les résultats auprès de l'institution.