Ignalina : bataille budgétaire autour du démantèlement

Ignalina : bataille budgétaire autour du démantèlement
Par Anne-Lise Fantino
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Le Parlement européen a consenti un effort, mais la commission préfère augmenter la contribution de la Lituanie.

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Le Parlement européen a voté la résolution sur le programme d'aide au déclassement de la centrale nucléaire d'Ignalina, en Lituanie. Une enveloppe de 780 millions d'euros, prévue dans le prochain budget de l'Union. Elle doit permettre le démantèlement complet de cette centrale de l'ère soviétique, qui a fermé son dernier réacteur il y a dix ans, et ne dispose pas d'enceinte de confinement Mais la Commission européenne pourrait, elle, tarder à donner son feu vert, en raison du Brexit.

"Nous devons avoir des chiffres très clairs pour pouvoir commencer les travaux de déclassement des réacteurs", indique Zygimantas Vaiciunas, ministre lituanien de l'énergie. "C'est donc un moment critique, et il est fondamental d'avoir les garanties nécessaires pour avoir de la clarté".

Le processus de démantèlement de la centrale a débuté en 2004, pour aboutir à une fermeture complète du site d'ici 2038. Actuellement, le démontage et le traitement des équipements sont en cours. Mais la phase cruciale de ces dix prochaines années sera la découpe de la cuve des réacteurs.

"Si vous commencez à démanteler les réacteurs, si vous ouvrez les endroits ou les parties les plus sensibles du réacteur, vous devez aller jusqu'au bout, jusqu'à ce que ce soit terminé", pointe le directeur de la centrale, Audrius Kamienas. "C'est donc le principal motif de l'exigence financière que nous soumettons à la Commission européenne".

Ces deux réacteurs - modérés au graphite - utilisent un procédé à l'origine de plusieurs catastrophes nucléaires, comme celle de Tchernobyl, et sont aujourd'hui les plus grands de la planète.

Le coût total du démantèlement est estimé à 3,3 milliards d'euros. La Lituanie se déclare prête à couvrir jusqu'à 14 % des dépenses, soit plus que ses promesses initiales.

"Ce n'est pas un projet lituanien", poursuit Zygimantas Vaiciunas, ministre lituanien de l'énergie. "Nous sommes acculés, car d'un côté, c'était l'héritage de l'Union soviétique. De l'autre, c'était la condition préalable à notre adhésion à l'Union européenne. À l'époque, en 2003, il avait été décidé que l'Union devait financer de manière appropriée le démantèlement de cette centrale nucléaire".

Auparavant, la Commission européenne avait proposé de revoir à la baisse la contribution de l'Union, en allouant 230 millions d'euros de moins que prévu, pour que la Lituanie prenne à sa charge 20 % des dépenses.

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