Mondiaux de ski: Svindal, indestructible viking

Le skieur norvégien Aksel Lund Svindal, le 19 janvier 2019 à Wengen
Le skieur norvégien Aksel Lund Svindal, le 19 janvier 2019 à Wengen Tous droits réservés Fabrice COFFRINI
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Le Norvégien Aksel Lund Svindal, gladiateur de la trempe de ses compatriotes Kjetil Andre Aamodt ou Lasse Kjus, qui prend sa retraite samedi, a côtoyé toute sa vie les plus grandes douleurs et les plus belles victoires.

Usé par plus de 17 années au plus haut niveau, le spécialiste de vitesse, double champion olympique, se retire après la descente des Mondiaux d'Are (Suède) samedi, son dernier défi.

La vie a préparé tôt Svindal à affronter la plus dangereuse des descentes, avec l'absence définitive de sa mère, morte en mettant au monde le petit frère d'Aksel qui ne vivra qu'un an. Gamin, Aksel a d'abord promené sa tristesse, l'âme meurtrie.

Pour que le souvenir reste bien ancré, Aksel ajoutera au patronyme paternel (Svindal) celui de sa mère (Lund).

Franz Gamper, le technicien italien qui fit pousser jusqu'au sommet les "Attacking Vikings" de la vitesse, l'équipe norvégienne, a vu dans cet épisode tragique les racines du détachement serein qui caractérise Svindal.

- "Elève" de Aamodt et Kjus -

Glisser sur les collines de la banlieue d'Oslo fut une heureuse diversion pour l'adolescent, sous les ordres d'un père qui, en professeur de ski, décela des dons.

C'est à Geilo, localité blottie entre la capitale et Bergen, sur la côte ouest où ses grands-parents paternels possédaient un chalet, que l'adolescent fit ses gammes. Et trouva sa voie.

"A l'époque, (Kjetil Andre) Aamodt et (Lasse) Kjus rivalisaient avec la puissante Autriche. Ils étaient la fierté du pays, même si le ski de fond est le sport le plus populaire en Norvège", se souvient Svindal, colosse (1,95 m, environ 100 kg) et beau gosse aux yeux verts.

Son destin était signé: il fut pendant deux saisons l'élève studieux des deux champions au sein d'une équipe à l'effectif réduit mais d'exquise qualité.

Aamodt et Kjus ont laissé en héritage la bagatelle de 36 médailles mondiales et olympiques. Svindal a garni son escarcelle de cinq médailles d'or mondiales (dont deux en descente, 2007 et 2013) et deux titres olympiques, le seul skieur de l'histoire à avoir été champion dans les deux disciplines de vitesse (super-G en 2010, descente en 2018).

Comme ses illustres prédécesseurs, Svindal a brillé dans les disciplines techniques avant de succomber à l'attraction de la vitesse, synonyme de danger.

Sa carrière est ponctuée, comme une parabole, de blessures graves et de retours prodigieux.

- Fractures, entaille, ligaments -

Le 27 novembre 2007, lors du 1er entraînement de la descente de Beaver Creek (Etats-Unis), il retombe sur le dos à la réception d'un saut.

Blessé au visage - fractures du nez et de la pommette droite - il subit aussi une profonde entaille au niveau de la fesse gauche, tout près de l'artère fémorale, provoquée par la carre d'un ski tranchante comme une lame.

"Le plus dur fut en janvier (2008), quand vous passez vos journées au lit au lieu d'être en plein air", se souvient le double vainqueur du classement général de la Coupe du monde (2007 et 2009).

Mais l'homme a du cran. Un an après le crash, c'est à Beaver Creek que Svindal signa sa renaissance avec un doublé descente/super-G, prémisse d'un second gros globe.

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Le courtois Svindal est revenu à la vie une deuxième fois fin 2017, près de deux ans après la rupture d'un ligament sur la "Streif".

Cette même piste qu'il a refusé d'affronter vendredi et dimanche, la jugeant en 2019 "plus forte que la version 2019 de (lui)-même".

Cette piste encore qu'il n'aura jamais domptée en descente, malgré ses 36 victoires en Coupe du monde, d'où il a annoncé la très prochaine fin de sa carrière. La fin du périple d'un viking.

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