Attentat en Iran: Téhéran accuse Islamabad avant les funérailles

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Téhéran accuse les forces de sécurité pakistanaises de soutenir le groupe jihadiste ayant perpétré mercredi un attentat suicide qui a coûté la vie à 27 soldats iraniens, à quelques heures de leurs funérailles dans la province d'Ispahan.

"Le gouvernement pakistanais, qui a abrité ces contre-révolutionnaires et menaces pour l'islam, sait où ils se trouvent et qu'ils sont soutenus par les forces de sécurité du Pakistan", a déclaré le général de division Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la Révolution, dans des propos retransmis samedi par la télévision d'Etat iranienne.

Le corps des Gardiens de la Révolution ("Pasdaran" en persan) est l'armée idéologique de la République islamique d'Iran. Vingt-sept de ses membres ont été tués mercredi dans un attentat à la voiture piégée contre leur bus près de Zahedan, capitale du Sistan-Baloutchistan.

Leurs funérailles doivent avoir lieu samedi après-midi à Ispahan, où samedi et dimanche ont été décrétés jours de deuil. Les principales artères de cette grande ville du centre de l'Iran étaient pavoisées de noir, selon des journalistes de l'AFP sur place.

En fin de matinée, des camionnettes munies de haut-parleurs circulaient dans la ville en invitant la population à "assister aux funérailles de 27 de vos fils courageux tombés en martyr pour la sécurité de la patrie".

L'attentat de mercredi constitue l'un des attaques les plus meurtrières contre les Pasdaran depuis leur création en 1979 dans le sillage de la victoire de la Révolution islamique dont l'Iran a célébré il y a une semaine le 40e anniversaire.

- Accrochages réguliers -

Selon l'agence iranienne Fars, l'attaque de mercredi a été revendiquée par le groupe jihadiste et séparatiste baloutche Jaïch al-Adl ("Armée de la justice").

Considéré comme une organisation "terroriste" par Téhéran, ce groupe a été formé en 2012 par d'ex-membres d'une organisation sunnite extrémiste ayant mené une rébellion au Sistan-Baloutchistan jusqu'en 2010.

Frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan, la province du Sistan-Baloutchistan est régulièrement le théâtre d'accrochages meurtriers entre forces de l'ordre et séparatistes baloutches ou groupes jihadistes. Elle compte une large communauté de musulmans sunnites d'ethnie baloutche dans un pays à grande majorité chiite.

L'Iran chiite accuse les Etats-Unis, ainsi qu'Israël et l'Arabie saoudite sunnite, son grand rival régional, de soutenir les groupes séparatistes sur son territoire.

Jeudi, le président iranien Hassan Rohani avait promis une action de vengeance conte Jaïch al-Adl, qu'il avait qualifié de "groupe mercenaire".

En accusant "les forces de sécurité du Pakistan" de soutenir Jaïch al-Adl, le général Jafari est allé plus loin que ne l'avaient été jusque-là les autorités iraniennes, qui accusent généralement le Pakistan, - pays qui entretient de très bonne relations avec l'Arabie saoudite - de fermer les yeux sur les groupes séparatistes baloutches menant des actions armées sur le territoire iranien à partir de son sol.

Le gouvernement pakistanais "doit répondre de ce crime. S'il ne les punit pas, nos représailles viseront cette force contre-révolutionnaire et le Pakistan assumera les conséquences de son soutien à ce groupe", a déclaré l'officier.

- "Complots" -

Le général Jafari a également mis en cause le "soutien d'Etats réactionnaires" comme "l'Arabie saoudite et les Emirats" arabes unis aux "complots" ourdis par "les Israéliens et les Américains" contre la République islamique d'Iran.

"Nous prendrons assurément des mesures de représailles", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

Jeudi, M. Rohani avait pressé les pays voisins de l'Iran d'assumer "leurs responsabilités" et de ne pas permettre aux "terroristes" d'utiliser leur territoire pour préparer des attaques contre l'Iran.

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"Si ces pays ne sont pas en mesure d'arrêter les terroristes, nous nous réservons le droit d'agir", avait-il averti.

Dans une déclaration adoptée jeudi à l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité a "condamné dans les termes les plus forts" l'attentat. Le Conseil "exhorte tous les Etats (...) à coopérer activement avec le gouvernement iranien" afin de traduire en justice les responsables de l'attaque, ses commanditaires et ses soutiens financiers.

Ces derniers mois, les forces de sécurité et les Gardiens de la Révolution ont été la cible de plusieurs attaques au Sistan-Baloutchistan.

Le 2 février, un membre des Gardiens de la Révolution a été tué dans une attaque dans cette province, revendiquée aussi par Jaïch al-Adl. Seflon l'agence Isna, une des personnes grièvement blessées dans cet attentat est décédé samedi.

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