La galère des Vénézuéliens, sans électricité depuis 4 jours

Une trentaine de personnes étendues au sol. Ce sont des pilleurs, arrêtés ce dimanche par les forces de l'ordre, après avoir dévalisés des magasins à Caracas. Ou simplement chapardés quelques aliments.
Cette scène de vie est presque banale au Venezuela. Un pays en pleine crise institutionnel. Un pays surtout plongé dans un black-out, en raison d'une panne électrique. Cela dure depuis jeudi. Et depuis jeudi, la population érige un peu plus la débrouille en mode de vie, ou de survie.
D'autres habitants font la queue, jerricans à la main, pour collecter un peu d'eau, directement à une source à flanc de montagne. Cela se passe là aussi dans la région de la capitale.
Et puis, ces gens qui ramassent de la nourriture dans les rues de Caracas.
Ceux qui avaient quelques réserves sont obligés de jeter puisque la plupart des frigos ne fonctionnent plus, faute d'électricité. Dans de rares magasins, un congélateur tourne grâce à un groupe électrogène. Emperatriz, la propriétaire des lieux, accepte d'y stocker des médicaments.
« D'ordinaire, je ne mets ici que des aliments, raconte-t-elle_. Mais il y a beaucoup de gens qui ont besoin de garder des médicaments au frais. C'est le cas notamment pour l'insuline._ »
La situation est particulièrement sensible dans les hôpitaux. Le personnel, faute de moyens, manifeste sa colère. Une colère qui se diffuse et qui s'exprime.
Les seuls qui tirent un peu profit de la coupure de courant, ce sont les vendeurs de glaçons. Des sacs de glace qu'ils échangent contre une poignée de dollars américains. La monnaie nationale a perdu tellement de valeur qu'elle n'est pratiquement plus utilisée.
- avec agences -