Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé lundi renoncer à briguer un 5ème mandat et le report sine die de la présidentielle prévue le 18 avril. Mais "cela ne suffit pas", ont déjà réagi plusieurs Algériens.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, confronté depuis deux semaines à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir, a annoncé lundi renoncer à briguer un 5ème mandat et le report sine die de la présidentielle.
Dans un message à la nation publié par l'agence officielle APS, il précise que la présidentielle aura lieu "dans le prolongement" d'une conférence nationale" chargée de réformer le système politique et d'élaborer un projet de Constitution d'ici fin 2019. Bref, pas de scrutin le 18 avril. Mais pas de nouvelle date d'ores et déjà fixée.
Enfin, il fait part du limogeage du Premier Ministre Ahmed Ouyahia.
Toutes ces annonces ont été saluées par de nombreux Algériens, mobilisés depuis des semaines contre un 5ème mandat de leur président.
"Ça va dans le bon le sens, mais ça ne suffit pas"
« Tout ça va dans le bon sens, dit une jeune femme_. Mais ce qu'il faut, c'est un changement complet du gouvernement. Changer une tête n'est pas suffisant. Parce que s'il est remplacé par quelqu'un comme lui, ça ne sert à rien. C'est tout le régime qu'il faut changer. »_
"Changer tout le régime", ce n'est pas encore tout à fait à l'ordre du jour, manifestement...
D'abord, Abdelaziz Bouteflika a fait savoir qu'il resterait à son poste au delà du 18 avril, et ce, jusqu'à ce que son successeur soit élu à une date à ce jour inconnue.
Ensuite, le choix du nouveau Premier ministre, Noureddine Bedoui, jusque-là ministre de l'Intérieur. Pas sûr que ce choix soit de nature à apaiser la contestation. Le site Tout sur l'Algérie TSA se demande si tout cela n'est pas une "grande supercherie".
Pour aller plus loin
> « Algérie : dix choses à savoir sur Noureddine Bedoui, le nouveau Premier ministre », article paru sur le site de Jeune Afrique