Ligue des champions: Atlético Madrid, tout ça pour ça

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Lourds investissements, stade neuf, contrats mirifiques pour l'attaquant Antoine Griezmann et l'entraîneur Diego Simeone... Malgré ses dépenses, l'Atletico Madrid ne jouera aucun quart européen pour la première saison depuis 2013, ratant "sa" finale à domicile. Un échec aux profondes conséquences psychologiques et économiques.

Et si l'Atlético était tout simplement maudit ? En chutant mardi contre la Juventus Turin (3-0) en huitièmes retour de Ligue des champions malgré sa nette victoire à l'aller (2-0), le club "colchonero" a été renvoyé à son image d'éternel perdant, trois fois battu en finale de C1 (1974, 2014, 2016). Comment s'en relever ?

"Une dégringolade historique", a titré mercredi le quotidien sportif madrilène Marca. "Naufrage d'un Atlético décevant, qui voit partir en fumée son rêve de finale au Metropolitano."

"Nous avons choisi un mauvais jour pour tout foirer, pardon pour l'expression, a pesté Griezmann. Tout le monde est affecté, moi le premier. Je me sens coupable parce que je n'ai presque pas participé au jeu."

Vainqueurs de presque tous les trophées possibles depuis l'arrivée de Simeone en 2011 (sauf la C1), les "Colchoneros" espéraient se débarrasser de leur étiquette de "pupas", ce terme qui en Espagne désigne les malchanceux chroniques. Pour décrocher enfin le Graal européen, "El Cholo" Simeone a récemment prolongé jusqu'en 2022, avec le rêve de disputer la finale le 1er juin à domicile, dans le nouveau stade Metropolitano de Madrid.

- Le "fantôme" Griezmann -

C'était sans compter sur Cristiano Ronaldo, déjà bourreau de l'Atleti quand il portait les couleurs du Real.

Le Portugais a renvoyé le nouvel Atlético à ses vieux démons, montrant que les progrès n'ont pas été à la hauteur des investissements consentis, notamment autour de deux champions du monde français. Griezmann, un temps tenté par le FC Barcelone, a prolongé jusqu'en 2023 avec le salaire le plus élevé de l'histoire du club. Et le très décevant Thomas Lemar a fait l'objet du transfert le plus onéreux jamais vu à l'Atleti (75 millions d'euros).

"L'Atlético a fait un effort à la limite de ses possibilités pour monter un projet autour de Griezmann", observe Marca. "Mais le Français s'est avéré un fantôme qui a à peine pesé sur le match (...) On attendait beaucoup plus d'un joueur qui dépasse les 20 millions d'euros de salaire par an", souligne le quotidien sportif.

"C'est peut-être le pire match sur les huit années que Simeone a passées sur le banc colchonero, écrit dans le journal As l'éditorialiste Manolete, pourtant indéfectible soutien de l'Atlético. Même les stars étaient invisibles, en particulier Griezmann, qui a montré clairement que la décision de ne pas lui attribuer le Ballon d'Or était méritée."

Pour la deuxième saison d'affilée, l'Atlético est absent du top 8 européen. Mais au moins, l'an dernier, le sacre en Ligue Europa avait adouci l'élimination en phase de poules de C1.

- Fin d'une époque -

Et pour les médias espagnols, cette élimination peut marquer la fin d'une époque pour plusieurs figures du vestiaire, notamment le capitaine Diego Godin (33 ans), annoncé sur le départ.

Le Français Lucas Hernandez, courtisé par le Bayern Munich, restera-t-il ? Et Griezmann s'interrogera-t-il sur sa très médiatique "décision" de rester à l'Atlético, alors que son rêve de Ballon d'Or s'est encore éloigné mardi ?

Avec le manque à gagner d'une sortie précoce, l'autre conséquence est financière: pour bâtir le Metropolitano, l'Atlético a investi environ 300 millions d'euros, soit à peu près son chiffre d'affaires annuel, s'endettant lourdement. Selon la presse, la dette du club dépasse les 500 millions d'euros, même si les dirigeants espèrent une bascule financière en revendant pour 200 millions les terrains de l'ancien stade Vicente-Calderon, en cours de démolition.

Dans ce contexte, comment conserver les meilleurs joueurs, notamment l'excellent gardien Jan Oblak, très courtisé ?

Et puis il y a la question de la méthode Simeone, surnommée "Cholismo", et son parti pris ultra-défensif: en demandant à ses joueurs une implication sans faille, une vigilance permanente, "El Cholo" use forcément les corps et les esprits. Ce qui avait fonctionné à l'aller s'est enrayé à Turin.

"Le +Cholismo+ est mort et il n'est jamais apparu cette saison", a asséné Manolete dans As. "Cette élimination contre la Juve est une honte."

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