Athlétisme: dans la foulée des marathoniens kényans

Athlétisme: dans la foulée des marathoniens kényans
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Dès l'aurore et jusqu'au coucher du soleil, entre Kapsabet, Iten et Kaptagat, les trois "spots" du fond dans la région du Rift, les Kényans passent leur vie de sportifs dans des centres d'entraînement, avec l'espoir de devenir prophète au pays du marathon roi.

Il est à peine un peu plus de 5h30 du matin, les routes ne sont éclairées qu'à la lumière des phares des véhicules, des voitures et de très nombreuses motos, qui circulent à Kapsabet. Pourtant, c'est un ballet continu de coureurs qui se croisent, pour leur footing matinal, avec un thermomètre qui affiche une petite dizaine de degrés.

Aux côtés de ces joggeurs du quotidien, plusieurs groupes d'athlètes professionnels sont de sortie chaque matin, pour des séances variées, avec à leur programme plusieurs dizaines de kilomètres. Pour les marathoniens entraînés par Lawrence Saina (39 ans), en cette mi-mars, ce sera une longue sortie, 40 kilomètres pour neuf de ses protégés.

"Aujourd'hui, ce ne sera pas rapide", prévient cet ancien marathonien qui a réalisé moins de 2h10 dans sa carrière. Pas rapide, ça reste quand même assez relatif, puisque le tempo à sa montre ne faiblit jamais: le signal sonore à chaque kilomètre effectué retenti avec un espacement très régulier, nettement inférieur à quatre minutes (en moyenne 3:42 au kilomètre).

Dans son groupe figure notamment son frère cadet Emmanuel, quatrième à Dubaï en janvier en 2h05:02, cinquième performance depuis le début de l'année et qui s'alignera à Rotterdam dimanche.

- Dans les champs de thé -

Au bout d'une heure, fin d'une première partie bitumée pour se rendre sur des chemins de terre, au milieu des champs de thé: ça tombe bien, le rouge légendaire de cette terre commence tout juste à donner tout son éclat grâce aux premiers rayons de soleil.

D'un macadam en plus ou moins bon état au profil assez plat, ils passent alors à des chemins très escarpés, jalonnés de cailloux piégeux. Il n'en faut pas plus pour que, du groupe initial, certains lâchent progressivement, malgré ce rythme "lent".

Après deux heures et demie d'entraînement, au cours desquelles les va et vient pour les ravitaillements ont été incessants, les premiers sont arrêtés par Saina à 40 km, et terminent en marchant leur chemin jusqu'à leur camp de base à quelques dizaines de mètres de là, pour récupérer et passer au petit-déjeuner.

"Lorsque l'on fait une sortie de plus de 35 kilomètres en matinée, on ne fait rien en après-midi", souligne le coach au milieu de son groupe d'athlètes, qui vivent à l'année dans un bâtiment construit en 2002 et qui a été rénové en 2016, pour des installations assez modernes.

Des dortoirs de deux à quatre lits, un séjour, une cuisine, une salle de massage avec deux kinés qui travaillent au sein du groupe: tout est mis en place et dédié à la performance pour la vingtaine de coureurs au sein du camp, qui forme une véritable petite communauté.

- Sortie jusqu'à cent -

Ces centres d'entraînement se comptent par dizaines dans cette région des Hauts plateaux kényans dans le centre du pays, qui ont fourni les plus grands coureurs ces dernières décennies.

Au fur et à mesure, ils ont acquis une réputation internationale, attirant les athlètes du monde entier, pour des stages de plusieurs semaines, à une altitude voisinant 2.500 mètres, parfaite pour les distances de fond.

Certaines séances à Iten mêlent alors Kényans et coureurs étrangers venus préparer un marathon, avec une troupe qui peut monter à une centaine d'athlètes, créant un faible nuage rouge au sol, malgré la légèreté de leur foulée.

"Le niveau est très élevé, on ne trouve pas ça en Europe. L'altitude joue aussi, il y a les terrains vallonnés. Et ici, c'est accepté comme une profession", explique le Suisse Julien Wanders, récent détenteur du record d'Europe du semi-marathon, qui s'est installé à Iten depuis 2016.

A quelques kilomètres d'Iten, le double tenant du titre du marathon de Paris, le Kényan Paul Lonyangata a établi ses quartiers à Kaptagat, dans la même ville que le détenteur du record du monde et champion olympique Eliud Kipchoge.

"L'altitude ici est idéale à 100%. Les entraînements autour des forêts sont parfaits", souligne-t-il, tranquillement installé dans son camp, un bâtiment en forme de U avec une vaste salle de séjour (un billard ou une télévision pour tuer les moments creux de la journée), des dortoirs, ou encore une cuisine.

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