"Si enlisement du conflit en Libye, il y a risque migratoire"

Toujours pas de cessez-le-feu en Libye. Depuis plusieurs semaines, les positions militaires des troupes du général Haftar, venues conquérir Tripoli, sont globalement figées, mais des combats se poursuivent dans la banlieue sud de la capitale. Les troupes et milices de l'Ouest libyen résistent et montrent même une rare unité.
Selon l'ONU, les affrontements ont fait au moins 432 morts, 2 069 blessés et plus de 55 000 déplacés. Et malgré les appels de l'Union africaine et de l'ONU, le conflit semble parti pour s'enliser.
Explications de Ziad Akl analyste du centre d'étude stratégique pour la sécurité Al-Ahram au Caire :
** "Si vous regardez la situation à cet instant T, d'un côté, vous avez l'ouest de la Libye qui est soutenu par l'Italie, la Turquie et le Qatar. Et de l'autre côté, l'Est de la Libye est soutenu par l'Egypte, la France, les Emirats arabes unies et l'Arabie saoudite. Ce qui veut dire qu'on est en présence de deux axes en ce moment sur le territoire libyen. Comment ces alliances vont-elles pouvoir négocier les unes avec les autres ? C'est directement lié avec ce qui se passe sur le terrain en Libye."**
Le Premier ministre du gouvernement d'union nationale, formé sous l'égide de l'ONU, doit rencontrer le chef du gouvernement italien ce mardi. Fayez al-Sarraj veut alerter Giuseppe Conte et l'ensemble des Européens sur le risque de voir arriver une nouvelle vague de réfugiés en Europe en cas de poursuite des combats à Tripoli entre les troupes d'Haftar et celles de son gouvernement.
En 2017, l’Union européenne avait décidé de transférer à la Libye la responsabilité des sauvetages dans ses eaux territoriales, en dépit des maintes preuves des traitements inhumains subis par les migrants dans le pays.