Suède: la justice relance les poursuites pour viol contre Julian Assange

Suède: la justice relance les poursuites pour viol contre Julian Assange
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

La justice suédoise a annoncé lundi la réouverture de l'enquête pour viol contre le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, espérant le voir comparaître devant un tribunal avant la prescription du crime en 2020 s'il n'est pas extradé d'ici là vers les Etats-Unis.

L'annonce du parquet de Stockholm relance un feuilleton judiciaire qui dure depuis près d'une décennie, pendant laquelle Julian Assange et ses soutiens n'auront eu de cesse de dénoncer une manoeuvre destinée à le faire extrader vers les Etats-Unis pour y répondre des fuites de documents secrets américains par WikiLeaks.

Lundi également, les défenseurs de Julian Assange ont affirmé à Madrid que l'Equateur avait accepté de saisir et de remettre aux Etats-Unis les documents et le matériel informatique restés à l'ambassade d'Equateur à Londres, produisant un document attribué à la justice équatorienne. L'avocat espagnol de M. Assange, Aitor Martinez, a dénoncé une "violation absolue du droit à la défense".

C'est officiellement pour éviter l'extradition aux Etats-Unis que l'Australien s'était réfugié en 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres. En son absence, et faute de pouvoir faire avancer l'enquête, la justice suédoise avait abandonné les poursuites en mai 2017.

Mais son arrestation spectaculaire le 11 avril à Londres avait ravivé l'espoir de la plaignante et de son avocate de le voir remis à la Suède en vue d'un procès avant la prescription échéant en août 2020.

"J'ai décidé aujourd'hui de rouvrir l'enquête", a annoncé Eva-Marie Persson, procureure adjointe, lors d'une conférence de presse.

"M. Assange étant sorti de l'ambassade équatorienne, les circonstances sont réunies pour demander sa remise (à la Suède) en vertu d'un mandat d'arrêt européen, ce qui n'était pas le cas avant le 11 avril", a-t-elle ajouté.

Le parquet va émettre dans les plus brefs délais un mandat d'arrêt européen à l'encontre de M. Assange.

- "Totalement innocent" -

Âgée d'une trentaine d'années à l'époque des faits, la plaignante avait rencontré son agresseur présumé lors d'une conférence de WikiLeaks à Stockholm. Elle l'accuse d'avoir engagé un rapport sexuel dans la nuit du 16 au 17 août, pendant qu'elle dormait et sans préservatif, alors qu'elle lui avait à plusieurs reprises refusé tout rapport non protégé.

Julian Assange a toujours soutenu qu'elle était consentante et avait accepté de ne pas utiliser de préservatif.

L'Australien avait été interrogé le 31 août 2010 par la police suédoise à Stockholm au sujet d'une plainte pour agression sexuelle déposée par une première jeune femme pour des faits présumés commis le 13 août. Cette procédure a été frappée par la prescription en 2015.

Il n'avait en revanche jamais été entendu au sujet de la plainte pour viol d'une autre jeune femme, jusqu'à son audition à l'ambassade équatorienne en novembre 2016 par un procureur équatorien en présence d'une magistrate instructrice suédoise.

"Je suis totalement innocent", écrivait-il dans un message publié avec la retranscription de ses déclarations au procureur équatorien.

Son avocat suédois, Per E Samuelson, a estimé lundi que la Suède se "ridiculisait" en relançant des poursuites "vieilles de 10 ans". "Je ne suis pas le moins du monde inquiet pour ce qui concerne la question de la culpabilité", a-t-il dit à la télévision.

- "Une chance de se disculper" -

Face à l'impossibilité d'obtenir sa comparution devant un tribunal, le parquet suédois avait alors décidé de classer l'enquête en 2017. Cette décision "n'était pas fondée sur un manque de preuves, mais sur les circonstances qui entravaient l'enquête", a souligné Mme Persson.

WikiLeaks a réaffirmé lundi que Julian Assange s'était réfugié à l'ambassade de l'Equateur à Londres "pour éviter une extradition vers les Etats-Unis, pas pour éviter une extradition vers la Suède".

PUBLICITÉ

La relance des poursuites "va lui offrir la chance de se disculper", a réagi le rédacteur en chef de WikiLeaks Kristinn Hranfsson dans un communiqué.

Pour l'avocate de la plaignante, la décision de la justice suédoise "envoie un signal fort". "Nul n'est au-dessus de la loi, pas même quand on s'appelle Julian Assange", a lancé Elisabeth Massi Fritz à la presse à Stockholm.

Julian Assange, 47 ans, est inculpé par la justice américaine d'association de malfaiteurs en vue de commettre un "piratage informatique", pour avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe et ainsi à accéder à des milliers de documents classés secret-défense.

Il refuse d'être extradé vers les Etats-Unis, où selon le représentant de la justice américaine, il risque une peine maximale de cinq ans de prison. La procédure d'examen de la demande d'extradition vers les Etats-Unis suit son cours.

Toutefois selon le parquet suédois, en "cas de concurrence entre un mandat d'arrêt européen et une demande d'extradition américaine, ce sont les autorités britanniques qui fixent l'ordre de priorité".

PUBLICITÉ

En attendant, Assange a été condamné à 50 semaines de prison par un tribunal britannique pour violation de ses conditions de liberté provisoire.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le Portugal a célébré les 50 ans de la révolution des Œillets

No Comment : l'incendie d'un hôtel dans l'est de l'Inde fait 6 morts et 20 blessés

L’info du jour | 25 avril - Soir