Europe : l'ex président du conseil italien, Mario Monti, entre craintes et espoirs

Europe : l'ex président du conseil italien, Mario Monti, entre craintes et espoirs
Par Giorgia Orlandi
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L'ancien chef de gouvernement à Rome en 2011 et 2013 a accordé une interview à notre correspondante en Italie. Il évoque les dossiers brûlants de la construction européenne, à la veille des élections.

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Avant les élections européennes, l’ancien président du conseil italien Mario Monti s’est confié à notre correspondante en Italie Giorgia Orlandi. Le Brexit, la montée du populisme et la crise en Méditerranée ont notamment été abordés.

"Les populistes et leurs électeurs disent à juste titre que l’Europe dans son ensemble n’a pas su réagir à la crise des migrations," explique Mario Monti. "Mais ils oublient de dire que ce n’est pas l’Union européenne en tant que Parlement européen, en tant que Commission qui fait a défaut. Ils ont fait leurs propositions. C’est plutôt certains Etats membres donc la composante nationale de l’UE qui s’est opposé à ces modifications."

Surnommé "Il professore", Mario Monti a dirigé le Conseil italien entre 2011 et 2013. Près de 18 mois de gouvernement technique , à l’un des pires moments de la crise économique. Son gouvernement avait fait adopter une difficile réforme des retraites. Un plan désormais détricoté par le gouvernement de la ligue et du Mouvement cinq étoiles. Aujourd’hui, Mario Monti s’inquiète du risque que fait peser la vague des mouvements populistes sur la construction européenne et rappelle l'adage d'un ancien président français.

"Le président Mitterrand disait “le nationalisme c’est la guerre”. Et une fois qu’ils auraient détruit les pouvoirs de l’Union européenne, ils tourneraient leurs drapeaux de nationalistes temporairement contre l’Union européenne, en nationalistes l’une nation contre l’autre, et ce ne serait pas un bon présage pour l’Europe."

Le spectre du Brexit

Autre actualité brûlante pour le Continent : la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Un chantier engagé depuis près de trois ans et qui marquera durablement l’Europe selon Mario Monti.

"Nous ne connaissons pas encore le destin final de ce dossier incroyable mais en tout pas je crois qu’il y aura des pertes en terme de croissance et de puissance politique sur la scène internationale pour le Royaume-Uni, ainsi que pour l’Union européenne. Le seul avantage a été que depuis deux ans et le référendum de 2016, il y a un livre ouvert qui montre à nous tous quelles sont les conséquences de prendre d’une façon non approfondie et un peu cynique des décisions importantes sur les relations entre son propre pays et l’Europe."

Les élections européennes auront lieu ce dimanche en Italie.

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