Autriche: "erreur" ou "fake", les militants FPÖ veulent encore y croire après l'Ibizagate

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Certains pointent une "erreur" individuelle, d'autres crient au "fake": à deux jours du scrutin européen en Autriche, les militants du parti d'extrême droite FPÖ disent croire à la reconquête après la démission forcée de leur leader compromis par une sulfureuse vidéo.

"Si j'avais dix mains et si je pouvais, je voterais dix fois pour eux", affirme Johann Schäffer, un retraité du BTP, venu comme des centaines de personnes assister au meeting de fin de campagne du parti dans un arrondissement populaire de Vienne, place Viktor-Adler.

Portant pour beaucoup des gilets de sécurité aux couleurs nationales rouge-blanc-rouge dans un clin d'oeil au mouvement français des gilets jaunes, les militants reprennent courage une semaine après la déflagration de l'Ibizagate, qui a scellé la fin de la participation gouvernementale du FPÖ.

Dans une vidéo diffusée le 17 mai et filmée en caméra cachée lors d'une soirée organisée aux Baléares en 2017 pour le piéger, le patron du parti, Heinz-Christian Strache, visiblement pris de boisson, s'était montré disposé à offrir d'importants marchés publics à un oligarque russe en échange de financements occultes.

M. Strache a été contraint de démissionner du poste de numéro 2 du gouvernement qu'il avait formé fin 2017 avec le chancelier conservateur Sebastian Kurz, une alliance jusque là érigée en modèle par les tenants européens d'une droite dure. Les autres ministres FPÖ ont également quitté le gouvernement.

"Pourquoi est-ce que tout le monde doit souffrir alors qu'une seule personne a fait quelque chose de stupide ?" soupire M. Schäffer. "C'était pas mal ce qu'on a réalisé ensemble".

- 'Truc de mec bourré' -

Plus que l'"erreur" de M. Strache -un simple "truc de mec bourré" - c'est l'allié d'hier, Sebastian Kurz, qui est source de déception, poursuit le militant, exprimant un sentiment largement partagé par la foule. Son refus de facto de poursuivre la coalition est qualifié de "saloperie".

"Il devrait partir", estime Rosi Imre, 59 ans, une agent d'entretien à la retraite, qui estime que M. Kurz "a montré son vrai visage". Le chancelier fera face lundi à une motion de censure que le FPÖ n'a pas exclu de voter.

Pour Mme Imre, pas de doute: la vidéo, dont ni M. Strache ni son parti n'ont contesté l'authenticité, est un faux. "Les électeurs FPÖ doivent continuer à voter. La vidéo est un fake et les électeurs FPÖ restent unis", martèle-t-elle.

Walter Kucera, 62 ans, estime pour sa part que M. Strache est tombé dans un piège tendu par l'opposition de gauche. "Il a fait une erreur, mais c'était voulu par le SPÖ", le parti social-démocrate, juge-t-il.

Turan Jild, un étudiant âgé de 18 ans qui avait voté FPÖ à l'automne 2017 dans ce pays où la majorité électorale est de 16 ans, avoue pour sa part être "déçu" par l'attitude de M. Strache, dont il juge qu'il a manqué de "professionnalisme".

"A mon avis, le FPÖ est mort", estime le jeune homme, qui n'exclut pas de voter pour... "les Verts" lors des législatives anticipées prévues en septembre.

Pour autant, il dit vouloir conserver "un dernier espoir" pour son parti de coeur, alors qu'à la tribune le nouveau chef de parti, Norbert Hofer, et l'ancien ministre de l'Intérieur, Herbert Kickl, font preuve de combativité.

Selon un sondage réalisé immédiatement après l'éclatement du scandale, le FPÖ limitait ses pertes avec un recul de 5 points à 18% d'intentions de vote aux européennes de dimanche. Selon ses dirigeants, la barre des 20% peut à nouveau facilement être dépassée.

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