Demi-finales du Top 14: Mignoni, une histoire clermontoise

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Retrouvailles entre amis: Pierre Mignoni, le manager de Lyon, affronte dimanche en demi-finale du Top 14 Clermont, qu'il a contribué à faire grandir comme joueur dans les années 2000 et où il a capitalisé pour sa carrière d'entraîneur.

"C'est un grand club qui a marqué ma vie". L'hommage, court mais efficace, est à l'image du jeune entraîneur (42 ans): un homme "pudique" et "profondément gentil", selon ses anciens coéquipiers Julien Malzieu et Thibaut Privat.

Le passage du demi de mêlée du XV de France (28 sélections) en Auvergne (2003-2009) avait pourtant mal commencé: arrivé de Béziers avec d'autres joueurs, dont son ami Privat, dans les bagages de l'entraîneur Alain Hyardet, Mignoni subit la transition mouvementée entre les présidents Jean-Louis Jourdan et René Fontès, qui écarte Hyardet au bout de quelques matches en 2004. Olivier Saïsset et Philippe Agostini ne durent pas plus et c'est à Vern Cotter de tenter sa chance en 2006.

- "Maître à jouer" de Cotter -

Cette fois, c'est la bonne pioche. Rigoureux jusqu'à l'austérité, le Néo-Zélandais impose ses méthodes, structure le collectif et fait de Mignoni son relais sur le terrain. "Pierre était le maître à jouer, il s'intéressait déjà beaucoup à la stratégie", retrace Privat.

Comme Cotter, le Toulonnais d'origine est "très exigeant", se souvient le troisième ligne Julien Bonnaire. "Il faisait très attention à ce qu'il mangeait, à la récupération. Il était très pro et ça se retrouve au niveau coach".

"C'est régulièrement que Pierre me remontait les bretelles", s'amuse Malzieu, alors jeune professionnel et aujourd'hui redevable. "S'il a eu des mots un peu durs, il a toujours été juste."

A Clermont, un quatuor se forme avec l'ouvreur Brock James, Joe Schmidt, l'entraîneur aujourd'hui auréolé de gloire avec l'Irlande, et Cotter. "Entre ces quatre-là, il y avait une symbiose pour trouver des solutions face aux adversaires", se rappelle Privat.

- Cruel destin -

Les résultats suivent: un Challenge européen en 2007 et surtout trois finales d'affilée de Top 14 entre 2007 et 2009... toutes perdues. Le N.9 décide alors de rentrer à Toulon pour finir sa carrière.

"Il y a deux raisons", expliquait-il à La Montagne en novembre. "La principale était d'ordre privé. J'ai eu un problème familial important avec mon ex-femme (...), je ne pouvais plus rester à Clermont. La seconde raison était ma réelle volonté de boucler la boucle, de finir avec Toulon ce que j'avais commencé minot."

Le sport est souvent cruel. Un an après, Mignoni perd en demi-finales contre Clermont, qui s'adjuge enfin dans la foulée son premier titre national. Le Toulonnais, lui, passe de joueur à entraîneur en 2011 sans avoir jamais été champion de France.

"Il lui en manquait une, malheureusement", soupire Malzieu, "déçu" pour son ancien tuteur. "Il avait participé à cette remontée et l'année où on a la récompense, il n'est pas là."

- Entraîneur à succès -

Pas de regrets pour autant. "Il est content de ce qu'il a fait et n'a pas du tout d'aigreur. Il n'est pas resté bloqué dans les années où il jouait, c'est quelqu'un qui va de l'avant", assure Privat. Qui a retrouvé son copain en 2016 à Lyon, dont Mignoni a pris les rênes en 2015, après quatre années comme adjoint de Bernard Laporte jalonnées de trophées (3 titres de champion d'Europe, 1 de France).

Si les Lyonnais ont grandi aussi vite, de la Pro D2 (2016) au dernier carré du Top 14 (2018), ils le doivent avant tout au Varois, qui a su "tout de suite où il allait", résume Bonnaire, également venu finir sa carrière au LOU.

Son héritage clermontois y est certainement pour quelque chose. "(Clermont) est un club exigeant, sur la préparation physique notamment, et sur la capacité à appliquer cette préparation physique pendant le match", estime le manager du LOU, qui a "pris des choses" de l'ASM sans les "retranscrire à la lettre" à Lyon. On verra dimanche si l'élève s'est affranchi.

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