A Lyon, Sénégalais et Algériens prêts pour la finale de la Coupe d'Afrique

A Lyon, Sénégalais et Algériens prêts pour la finale de la Coupe d'Afrique
Par Cristina Abellan MatamorosNathan Joubioux, Marta Rodriguez
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Entre impatience et fierté, Algériens et Sénégalais attendent le coup d'envoi de la finale de la Coupe d'Afrique. A la Guillotière, à Lyon, les supporters sont prêts.

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Les supporters algériens attendent ce match depuis 29 ans. Les Sénégalais depuis 17 ans. Depuis maintenant un mois, la Coupe d'Afrique des Nations rythme le quotidien de ces fans vivant en France. Ce soir au Caire, les deux meilleurs nations africaines de football s'affrontent en finale.

À la Guillotière, quartier lyonnais avec la plus grande communauté africaine, les fans attendent ce match avec impatience et fierté.

Devant son commerce qu'il a orné de drapeaux blanc et vert, M. Benguira est fier : "On soutient l'Algérie que l'on soit en France ou ailleurs dans le monde. On les soutient de tout notre cœur. Je suis très content pour l'Afrique et surtout pour les Algériens. Ils le méritent parce que c'est une bonne équipe". Ce commerçant d'origine tuniso-algérienne, avoue que la victoire de son équipe contre le Nigeria dimanche dernier l'a rendu très heureux. Une qualification qui, selon lui, a aussi comblé sa famille, ses enfants, les Algériens et toutes les populations d'Afrique du Nord.

M. Benguira devant son commerce avec un drapeau algérienAbellan Matamoros, Cristina

Les Algériens représentent la plus grande communauté d'immigrés en France, juste devant les Marocains, avec environ 496 000 ressortissants en 2015, selon l'Insee.

La dernière finale, et seule victoire en Coupe d'Afrique des Nations des Fennecs remonte à 1990. Une éternité pour eux. M. Benguira continue : "Une victoire renforcerait l'identité nationale après tout ce que le pays a traversé cette année". Après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, président pendant 20 ans, le pays a connu des troubles politiques. Rarement apparu en public après son accident cardio-vasculaire cérébral en 2013, les semaines de protestations à l'échelle nationale, ont poussé l'ancien président, alors âgé de 82 ans, a quitter ses fonctions.

Une question de fierté

Pour les Sénégalais, tout est une question de fierté. Leur dernière finale remonte à 2002, mais jamais les Lions de la Teranga n'ont remporté cette compétition. Cela serait une grande première.

Pour ce supporter sénégalais, au cœur du quartier de Guillotière, "C'est la seconde fois que l'on atteint la finale et j'espère que cette fois, on ramènera le trophée à la maison. Nous sommes enthousiastes et tout le Sénégal sera derrière les Lions pour que l'on ait au moins une étoile sur notre maillot".

À quelques mètres de là, un des restaurants sénégalais les plus populaires en ville, un groupe d'amis ivoiriens soutiendra le Sénégal. "Pour moi, c'est très important tout simplement parce que c'est l'Afrique noir" témoigne une femme assis à une table. "J'adore l'Afrique du Nord, mais j'ai des amis, frères et sœurs qui vivent et qui étudient au Sénégal".

Un groupe d'amis ivoirien supporters du SénégalAbellan Matamoros, Cristina

Mandaoud Diop a sa boutique de tailleur juste à côté du restaurant. Il se réjouit de la réussite de son équipe pendant le tournoi. "Nous en avons vraiment besoin. Cela fait 17 ans que l'on n'a pas atteint la finale. C'est seulement la deuxième dans notre histoire, j'espère que nous la ramèneront au Sénégal".

Mandaoud Diop travaillant dans son atelier de coutureAbellan Matamoros, Cristina

Même si la plupart des fans fêtent leurs victoires main dans la main, des épisodes violents ont émaillé les qualifications algériennes. Après leur victoire en demi-finale dimanche dernier contre le Nigeria, 282 supporters algériens ont été arrêtés en France.

Karim, commerçant à la Guillotière, préfère rester sur des choses positives. Il est convaincu que la confrérie africaine l'emportera quel que soit le vainqueur du vendredi. En prenant un autre homme dans ses bras : "C'est mon frère sénégalais. Je suis Algérien, on est deux frères. Que le meilleur gagne". En regardant son ami, "Si c'est le Sénégal, je vais pleurer et tu vas rigoler. Si c'est l'Algérie, je vais rigoler et tu vas pleurer. Mais samedi, on sera toujours des frères".

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