Algérie : Abdelaziz Bouteflika démissionne

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Par Olivier Peguy
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Agé de 82 ans, il était au pouvoir depuis 1999.

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L'agence algérienne officielle APS a annoncé ce mardi soir que "le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République".

Un concert de klaxons a accueilli la nouvelle de la démission de M. Bouteflika à Alger, et des Algérois ont commencé à se rassembler sur le parvis de la Grande poste, épicentre de la contestation, en plein centre de la capitale.

Parmi la foule, de jeunes manifestants brandissaient le drapeau national, d'après les mêmes sources.

REUTERS/Ramzi Boudina
Alger, ce mardi soir (02/04/2019)REUTERS/Ramzi Boudina

Un président affaibli par la maladie

Âgé de 82 ans, Abdelaziz Bouteflika était au pouvoir depuis 1999.

Victime d'un accident vasculaire cérébral en 2013, le président algérien était très affaibli, n'apparaissant quasiment plus en public. Cette absence et ce silence ont alimenté jusqu'à aujourd'hui, les spéculations sur son état de santé réel et sa capacité à gouverner.

REUTERS/Ramzi Boudina/File Photo
Alger, 9 avril 2018REUTERS/Ramzi Boudina/File Photo

La contestation et les manœuvres politiques

Depuis un mois et demi, il était poussé vers la sortie par les Algériens. L'élément déclencheur aura été l'annonce, début février, de sa candidature pour un 5ème mandat. Par milliers, puis par centaines de milliers, les Algériens sont descendus dans les rues de la capitale et des grandes villes du pays.

Après avoir indiqué renoncer à briguer un 5e mandat, M. Bouteflika avait annoncé le report sine die de la présidentielle prévue le 18 avril, tout en prévoyant, pour organiser la réforme du pays, de rester en fonction un temps indéterminée à l'issue de son mandat, en vue d'organiser une transition.

Cette option avait été catégoriquement rejetée par la rue, et le président algérien avait fini par l'abandonner après avoir été massivement lâché ces dernières semaines jusque dans son camp.

Lundi, la présidence avait annoncé dans un communiqué que M. Bouteflika démissionnerait avant l'expiration de son mandat actuel le 28 avril, après avoir pris des "mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’État durant la période de transition". Pas suffisant pour apaiser le vent de colère.

Lâché par l'armée

Au fil des semaines, Abdelaziz Bouteflika s'est retrouvé de plus en plus isolé. Fin mars, coup de théâtre: le chef d'état-major de l'armée, le puissant général Ahmed Gaïd Salah, un indéfectible allié jusque-là, affirme que son départ du pouvoir était la solution à la crise, position à laquelle se sont ralliés rapidement l'essentiel des piliers de son régime.

Pas plus tard que ce mardi, en fin d'après-midi, le chef d'état-major a exigé la démission du président, indiquant qu'il ne reconnaissait plus son autorité.

Et maintenant ?

Selon la Constitution, c'est le président du Conseil de la Nation (chambre haute), Abdelkader Bensalah, 77 ans, qui assurera l'intérim durant une période maximale de 90 jours au cours de laquelle une présidentielle doit être organisée.

Reste à savoir comment réagiront les Algériens. Dans les slogans de leur manifestations, ils réclamaient non seulement le départ d'Abdelaziz Bouteflika, mais aussi celui de tous les caciques de ce régime, accusé de corruption.

- avec agences -

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