Le décès de Jeffrey Epstein en prison reste entouré de questions

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Par Guillaume Petit avec AFP
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Le ministre américain de la Justice William Barr s'est dit lui-même "effaré", et a annoncé l'ouverture de deux enquêtes, l'une du FBI, l'autre des services de son ministère.

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C'est peut-être à l'intérieur de cette camionnette des médecins légistes que se trouvent les réponses autour de la mort de Jeffrey Epstein en prison, qui interroge et suscite la stupeur aux Etats-Unis.

"Apparemment" un suicide

Ce milliardaire, proche des cercles du pouvoir, et inculpé pour avoir organisé un réseau de prostitution impliquant des mineures au début des années 2000, a été retrouvé inanimé dans sa cellule, dans une prison de Manhattan, pourtant réputée l'une des plus sûres des Etats-Unis.

"Apparemment un suicide", selon l'administration pénitentiaire. Et c'est ce "apparemment" qui a déclenché toute une série de questions et de théories du complot, notamment sur internet.

Le ministre de la Justice "effaré"

En réalité, les questions portent surtout sur les circonstances de cette mort. Le ministre américain de la Justice William Barr s'est dit lui-même "effaré", et a annoncé l'ouverture de deux enquêtes, l'une du FBI, l'autre des services de son ministère.

Selon le New York Times, les rondes des surveillants pénitentiaires n'ont pas été effectuées toutes les 30 minutes, cette nuit-là, comme cela avait été prévu.

Le 23 juillet, le financier américain avait déjà été retrouvé allongé sur le sol de sa cellule, blessé, avec des marques sur le cou. Il avait ensuite fait l'objet d'une surveillance particulière anti-suicide, mais celle-ci s'était arrêtée le 29 juillet, toujours selon le New York Times. Reste à comprendre pourquoi.

Jeffrey Epstein, décrit par Donald Trump en 2002 comme "un type génial", fut également un proche de Bill Clinton. Il avait été arrêté le 6 juillet à son retour d'un voyage en France et inculpé à New York. Il risquait 45 années d'emprisonnement.

Une enquête en France ?

L'affaire Epstein fait des vagues en France: sans attendre le résultat des "vérifications" du parquet, deux secrétaires d'Etat ont réclamé lundi l'ouverture d'une enquête sur les "liens" entre l'Hexagone et le milliardaire américain accusé d'agressions sexuelles, avant d'être recadrés par la ministre de la Justice.

Contacté lundi, le parquet de Paris a fait savoir que "les éléments transmis (étaient) en cours d'analyse et de recoupement". "Les premières vérifications sont actuellement en cours afin de déterminer si une enquête doit être ouverte sur le territoire français", a-t-on précisé.

Sans attendre la position du parquet sur l'opportunité d'ouvrir une enquête, les secrétaires d'Etat Marlène Schiappa (Egalité femmes/hommes) et Adrien Taquet (Protection de l'enfance) ont réclamé lundi que des investigations soient lancées.

"L'enquête américaine a mis en lumière des liens avec la France. Il nous semble ainsi fondamental, pour les victimes, qu'une enquête soit ouverte en France afin que toute la lumière soit faite", écrivent les deux membres du gouvernement dans un communiqué.

Selon l'entourage de Marlène Schiappa, il s'agit plus précisément d'"éclaircir" les liens que l'homme d'affaires avait avec Paris, comme de nombreux allers-retours entre la France et les Etats-Unis et la propriété d'un immeuble près de l'Arc de Triomphe récemment évoqués par la presse française.

L'appel des deux secrétaires d'Etat a été froidement accueilli par la garde des Sceaux, qui s'est empressée de rappeler que l'initiative des poursuites judiciaires n'appartenait pas au gouvernement.

"Les poursuites ne sont pas des décisions du gouvernement. Depuis 2013, les instructions individuelles sont prohibées, conformément au principe d'indépendance de l'autorité judiciaire", a souligné la ministre de la Justice Nicole Belloubet, dans un message transmis à l'AFP.

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