Accusé de conflit d'intérêt, le premier ministre canadien Justin Trudeau assume sa "responsabilité"

C'est le rapport qui plonge Justin Trudeau en difficulté, à deux mois des élections.
Le premier ministre canadien a violé la loi sur les conflits d'intérêt en faisant pression sur sa ministre de la Justice dans une procédure judiciaire, pour éviter un procès au géant de l’ingénierie SNC-Lavalin : c'est la conclusion d'un rapport du Commissaire à l’éthique.
Justin Trudeau a dit ce mercredi assumer la "responsabilité de ses erreurs", tout en remettant en cause le système actuel : "Comme je l'ai dit je prends toutes mes responsabilités. J'assume entièrement la responsabilité pour ce qui s'est passé, c'est important. Parce que je crois que ce qui s'est passé l'année dernière n'aurait pas dû se produire. Mais nous avons un système qui doit faire des progrès."
Ce rapport, rédigé par un haut-fonctionnaire indépendant relevant du Parlement, risque de relancer la polémique sur ce scandale qui a secoué le gouvernement en début d'année.
Faire évoluer le système actuel ?
L’ex-ministre de la Justice et procureure générale Jody Wilson-Raybould avait accusé le premier ministre libéral d'avoir exercé des pressions sur elle pour éviter au géant de l’ingénierie SNC-Lavalin un procès, ce qu’elle avait refusé de faire.
L'entreprise canadienne est accusée d'avoir participé à une vaste fraude avec le régime de Khadafi, en Libye, dans les années 2000.
Mais Justin Trudeau maintient sa volonté de faire évoluer le système actuel, où le ministre de la Justice occupe également les fonctions de procureur général, censé être indépendant.