La RDC et le Japon veulent tirer les fruits d'une coopération renforcée

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Par William Bayiha
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La République démocratique du Congo veut renforcer sa coopération économique avec le Japon. Kinshasa l'a souligné auprès de ses partenaires nippons lors de la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique.

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Déjà bénéficiaire de la Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique (TICAD), la République démocratique du Congo veut renforcer la coopération entre ses entreprises et les milieux d'affaires japonais. Les autorités de Kinshasa l'ont souligné auprès de leurs homologues nippons lors de la septième TICAD qui s'est tenue fin août à Yokohama.

Les pays africains étaient une nouvelle fois à l'honneur lors de la septième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique (TICAD) qui a eu lieu à Yokohama du 28 au 30 août. Cet événement que le gouvernement japonais organise régulièrement depuis 1993 pour favoriser l’instauration de la paix et de la sécurité et l’essor économique sur le continent africain a vu la participation de plusieurs chefs d'État dont Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo.

Félix Tshisekedi est le tout premier chef de l'État de la RDC à participer en personne à un sommet de la TICAD. Et il ne s'en cache pas : il est venu au Japon pour trouver des soutiens à sa politique économique. En marge des réunions bilatérales avec ses homologues, il a rencontré les milieux d'affaires, en particulier les grandes entreprises présentes au Forum Japon-Afrique piloté par le gouvernement japonais.

Félix Tshisekedi constate "l'intérêt manifeste du Japon" pour son pays

"Le Japon a laissé de bons souvenirs au Congo," assure Félix Tshisekedi avant de préciser : "Je pense au pont Maréchal, à l'Avenue des Poids Lourds : ce sont des ouvrages qui sont restés intacts malgré les années. Et cela continue : le nombre de chefs d'entreprises – et non des moindres – que j'ai reçus," renchérit-il, "prouve l'intérêt manifeste que le Japon attache à mon pays et j'en suis fier."

Les pays de la TICAD ont opté pour une coopération qui soit davantage axée sur les échanges économiques entre le Japon et l'Afrique. Afin d'accélérer le développement du continent par les affaires, l'Organisation japonaise du Commerce extérieur (JETRO) se propose d'accompagner les entreprises africaines à structurer leurs projets dans les standards de Tokyo.

"Avant, l'Afrique était la destination de l'aide financière pour nous," fait remarquer Noanori Yamada, du service des relations publiques de l'organisation JETRO. "Mais récemment, l'Afrique est devenu un centre d'intérêt pour les sociétés japonaises pour y investir, y développer leurs affaires et exporter vers ce continent," explique-t-il.

Soutien japonais en matière d'infrastructures

À près de 15.000 km de la capitale japonaise, l'Agence congolaise pour la promotion des investissements (ANAPI) à Kinshasa propose elle aussi un accompagnement aux entreprises locales.

Alors que le Japon appelle à plus de coopération économique, l'ANAPI demande à Tokyo d'accompagner la RDC sur la question des infrastructures.

"Aujourd'hui avec le Japon, on n'a plus accès à certains fonds sous des conditions concessionnelles, nous espérons que nous pourrons de nouveau y avoir accès," indique Anthony Nkinzo Kamole, directeur général de l'Agence. "Ce que nous attendons, c'est que les Japonais puissent avoir un regard sur la question de l'électricité, je parle des barrages dont le Grand Inga par exemple," poursuit-il. "Nous attendons une participation d'eux sur la question des infrastructures : quand les Japonais se mettent à faire quelque chose, il y a du sérieux, une longévité et une assurance que le produit est assez bien fait," souligne-t-il.

Kinshasa est déjà bénéficiaire des retombées des précédentes TICAD : par exemple, avec la rénovation de l'Avenue des Poids Lourds dans la capitale congolaise, dans le domaine de la formation professionnelle au bénéfice des jeunes ou encore de l'organisation de la riposte contre la maladie à virus Ebola.

Engagement dans la santé

L'engagement du Japon sur les questions de santé humaine et singulièrement en matière de recherche sur Ebola est visible à l'Institut de recherche biomédicale de Kinshasa.

Dispositif de dépistage rapide, équipement de protection pour les chercheurs... Le soutien des Japonais s'étend jusque dans les provinces congolaises comme en témoigne le professeur Jean-Jacques Muyembe, directeur général de l'Institut de recherche biomédicale.

"Il y a toute une équipe du Japon qui est arrivée pour préparer les autres provinces attenantes aux provinces qui sont touchées pour le moment à faire face si jamais l'épidémie venait dans ces provinces, notamment la province de la Tshopo," précise le professeur Jean-Jacques Muyembe.

L'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) soutient les travaux du professeur Jean-Jacques Muyembe. L'engagement du scientifique lauréat du prix Hideyo Noguchi a également encouragé Tokyo à entreprendre la modernisation de l'Institut.

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