Le Mont Everest se refait une beauté, mais il reste du travail

Dans un hôtel "cinq étoiles" de Katmandou, au Népal, les touristes utilisent des verres recyclés, ignorant que ceux-ci reviennent de loin. Pendant six semaines, le gouvernement népalais et des organisations de recyclage ont organisé une grande opération de nettoyage. Objectif, vider l'Everest de ses déchets.
Surnommé "la plus haute décharge du monde", la montagne est victime d'alpinistes peu scrupuleux, laissant derrière eux des tonnes d'ordures. Du plastique, du verre, des bouteilles d'oxygène, du matériel d'escalade. Plus de 10 tonnes ont déjà été ramassés.
Tout est ensuite manuellement trié par des ouvriers. Une filière s'est organisée avec des entreprises et organisations locales pour recycler les déchets récoltés. Le fer est envoyé à des entreprises de fabrication de barres, les canettes d'aluminium déchiquetées aux fabricants d'ustensiles et les bouteilles transformées en articles ménagers.
Une nouvelle décharge, appelée Sagarmatha Next, d'après le nom népalais de l'Everest, est également en cours d'achèvement à près de 3 800 mètres d'altitude. Mais les Népalais avertissent que le nettoyage de cette année n'a permis de ramasser qu'une fraction des déchets du Mont Everest, les camps les plus élevés et les plus difficiles d'accès sont encore jonchés d'équipements abandonnés.
Responsabiliser les alpinistes
Il y a six ans, le Népal a tenté de mettre en place un système de responsabilisation. Une caution de 4 000 dollars est depuis demandée à chaque personne voulant débuter l'ascension. Chacun d'entre eux se voient rembourser cette somme s'il redescendent avec au moins huit kilos de déchets. Mais moins de la moitié des grimpeurs se plie à la règle. Selon la population locale, ils dépensent déjà des milliers de dollars pour s'attaquer à l'Everest, ne prêtant que très peu d'attention à l'écologie et à ce qu'ils laissent derrière eux.