40 ans de la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran : témoignages d'anciens étudiants

Des milliers d'Iraniens se sont rassemblés pour commémorer le 40ème anniversaire de la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran, reconvertie depuis en musée de l'espionnage américain.
Drapeaux américains brûlés, slogans "Mort à l'Amérique" scandés... Ces manifestants condamnent les manœuvres de "manipulation américaine".
"Nous voulons dire aux autres pays qu’ils ne peuvent pas nous renvoyer des années avant la révolution, et que l’Iran n’obéira à aucun autre pays", explique cette jeune manifestante.
"Nid d'espions"
À la suite du début de la prise d'otages de l'ambassade américaine le 4 novembre 1979, les Iraniens accèdent à des documents classifiés.
"Lorsque ces documents ont été publiés, il a été prouvé que l'ambassade des États-Unis était un nid d'espions", explique ce manifestant"
Si l'un des ex-leaders du mouvement étudiant ayant envahi l'ambassade américaine a exprimé des regrets, dans une récente interview, d'autres défendent encore aujourd'hui leurs actes.
"Il y en a un qui parle d'une erreur, même s'il a un jour pensé le contraire. Il est libre de changer d'avis, mais je pense que nous emparer de l'ambassade était la bonne chose à faire, car on ne peut pas faire confiance aux États-Unis."
_"_ils pensaient que cela ne prendrait que 3 ou 4 jours"
Cinquante-deux diplomates américains ont été retenus en otage pendant 444 jours. Les étudiants espéraient les échanger contre le Shah d'Iran, poussé à l'exil aux Etats-Unis.
"Initialement, ils pensaient que cela ne prendrait que 3 ou 4 jours, mais cela a pris plus de temps parce que les Américains ne se sont pas soumis à la demande des étudiants de livrer le Shah", raconte Masoumeh Ebtekar, ancienne porte-parole des étudiants dans la crise des otages en Iran. "Mais pour ce qui était du sort des otages, oui, cela a été décidé par Khomeini et le Parlement à cette époque."
Impasse
Si les relations diplomatiques ont été rompues en 1979, dimanche, l'actuel guide suprême iranien Ali Khamenei a accusé les Américains d'avoir "réécrit l'Histoire". Selon lui, c'est le coup d'État de 1953, soutenu par les Américains, qui a marqué le début de l'hostilité entre Washington et Téhéran.
"Depuis la prise de contrôle de l'ambassade américaine de Téhéran, les relations entre l'Iran et les États-Unis ont connu des hauts et des bas", explique Hamidreza Homayounifar, correspondant d'Euronews à Téhéran. "Les tensions ont parfois été si vives que toute coopération a été impossible, alors que parfois, un accord a pu sembler proche. Aujourd'hui, les relations sont dans l'impasse."