Des condamnations pour complot contre l'autorité de l'armée et de l'État. La quatrième accusée, Louisa Hanoune, secrétaire du Parti des Travailleurs, retrouve la liberté après 9 mois derrière les barreaux.
En Algérie, la cour d'appel du tribunal militaire de Blida, a confirmé la peine de 15 ans de prison de Saïd Bouteflika pour complot contre l'autorité de l'armée et de l'État. Même sentence pour les deux anciens patrons du renseignement, le général Mediene dit "Toufik" ancien patron du tentaculaire Département du renseignement et de la sécurité et son ex-bras droit, le général Tartag.
Comme en première instance, le procès en appel s'est déroulé à huis clos et peu d'éléments ont filtré des débats.
Principal accusé de ce procès, Saïd Bouteflika, 62 ans, fut l'influent conseiller spécial de son frère Abdelaziz durant ses 20 ans de présidence (1999-2019). Son pouvoir s'était renforcé au point d'être considéré comme le "président-bis", à mesure que déclinait la santé du chef de l'Etat, victime en 2013 d'un AVC qui l'a laissé paralysé et aphasique.
La quatrième accusée Louisa Hanoune a en revanche été libérée en fin de soirée. Le tribunal militaire a confirmé sa peine de 3 ans de prison dont 9 mois ferme. Des proches attendaient avec impatience la secrétaire générale du Parti des Travailleurs qui compte faire appel du jugement pour réclamer son acquittement pur et simple.
Les quatre ex-hauts responsables sont accusés de s'être réunis en mars 2019 pour mettre au point un "plan de déstabilisation" du haut commandement de l'armée qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise du "Hirak".
Ce mouvement est né en réaction à la perspective alors d'un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Il se poursuit aujourd'hui. Pour la 51e fois, des manifestations étaient organisées vendredi dernier à Alger malgré l'élection d'un nouveau président en fin d'année, Abdelmadjid Tebboune. Un homme du sérail que le Hirak n'accepte pas.