Covid-19 : le bilan monte à plus de 70 000 cas confirmés et à 1 770 morts en Chine

Une équipe médicale d'un hôpital de Wuhan soignant un patient atteint du Covid-19
Une équipe médicale d'un hôpital de Wuhan soignant un patient atteint du Covid-19 Tous droits réservés Chinatopix via AP
Par Vincent Coste avec AFP
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Les derniers chiffres officiels confirment la décrue des cas enregistrés ces derniers jours, même si l'Organisation mondiale de la santé a averti que la propagation du coronavirus reste "impossible à prévoir".

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Le bilan de l'épidémie de nouveau coronavirus a atteint 1 775 morts et plus de 70 000 cas confirmés en Chine continentale, selon les chiffres officiels publiés ce lundi. Ces nouvelles données confirment la légère décrue enregistrée ces derniers jours, même si l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a jugé que la propagation du coronavirus reste "impossible à prévoir".

Une équipe d'experts internationaux envoyés en Chine par l'OMS a commencé à discuter avec leurs homologues chinois. "Nous avons hâte que cette collaboration importante et vitale contribue aux connaissances mondiales sur l'épidémie de #COVID19", a estimé le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus dimanche soir sur Twitter.

Le ralentissement du nombre quotidien de nouveaux décès en Chine continentale se confirme donc avec 105 cas ce lundi contre 142 dimanche et 143 samedi. De plus, le nombre de nouveaux cas recensés en dehors du Hubei était de seulement 115 lundi, contre près de 450 une semaine plus tôt.

Un haut responsable chinois a estimé que son pays était en train de maîtriser l'épidémie : "On peut déjà constater l'effet des mesures de contrôle et de prévention de l'épidémie dans différentes parties du pays", s'est félicité le porte-parole du ministère chinois de la Santé, Mi Feng.

En dehors de la Chine continentale où au moins 70 500 personnes ont été infectées, près de 800 cas de contamination par l'épidémie du coronavirus ont été confirmés dans une trentaine de pays du monde.

Cliché du coronavirus Covid-19 réalisé par un laboratoire du département américain de recherche sur les allergies et les maladies infectieuses (Rocky Mountain Laboratories, RML).

En visite au Pakistan, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit confiant que "l'effort gigantesque" consenti par la Chine "permettra le recul progressif de la maladie".

Mais le chef de l'OMS a averti de son côté qu'il était "impossible de prévoir quelle direction l'épidémie prendra".

"Nous demandons à tous les gouvernements, toutes les sociétés et tous les organismes de presse de travailler avec nous pour déclencher le niveau d'alarme idoine sans souffler sur les braises de l'hystérie", a-t-il lancé à la conférence de Munich sur la Sécurité.

Premier mort à Taïwan

Au centre de la crise, la province du Hubei, où 56 millions d'habitants sont coupés du monde depuis le 23 janvier, a encore restreint la liberté de mouvement de ses citoyens bien au-delà de sa capitale Wuhan.

Villages et cités résidentielles sont désormais soumis à "une stricte gestion fermée", 24 heures sur 24, ce qui signifie que les habitants ne sont plus censés sortir de chez eux jusqu'à nouvel ordre.

Les achats et la distribution de nourriture et de médicaments peuvent être faits de façon "centralisée", précise une directive provinciale publiée dimanche.

Dans le reste du monde, l'épidémie maintient la planète en alerte. Un premier décès hors d'Asie, un touriste chinois de 80 ans hospitalisé en France, et un premier cas sur le continent africain, en Egypte, ont été recensés ces derniers jours. Taïwan a aussi annoncé dimanche son premier mort, un chauffeur de taxi de 61 ans.

Le principal foyer d'infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon : 454 cas de contamination y ont été confirmés, dont 99 nouveaux cas ont été annoncés ce lundi.

Plusieurs pays, dont le Canada, les Etats-Unis, mais aussi Hong Kong - soit près d'un millier de passagers à eux trois -, ont décidé d'évacuer rapidement leurs ressortissants, bloqués dans le bateau en quarantaine depuis le 3 février. Les 3 711 personnes initialement à bord n'ont pas encore toutes subi les examens permettant d'établir leur éventuelle contamination, mais faute de moyens de dépistage suffisants, seuls 1.723 passagers ont pu subir des analyses de détection du virus.

AP Photo/Jae C. Hong
Des passagers du Diamond Princess quittant le paquebot en quarantaine, le 17 février 2020.AP Photo/Jae C. HongJae C. Hong

Les Etats-Unis ont ainsi évacué du navire quelque 300 de leurs ressortissants et leurs familles avec deux avions, dont le premier a atterri en Californie dans la nuit de dimanche à lundi alors qu'un deuxième était attendu au Texas. Les rapatriés devront observer une quarantaine de 14 jours, la durée maximale supposée de l'incubation.

Quatorze cas positifs, des personnes dont les résultats de tests sont parvenues en cours d'opération, figurent parmi les quelque 300 Américains évacués, a annoncé le département d'Etat. Ces personnes ont été isolées des autres passagers dans l'avion.

Parallèlement, au moins 40 Américains infectés à bord sont hospitalisés au Japon, selon Washington. Quelque 350 passagers américains se trouvaient à bord du navire mais tous n'ont pas accepté de partir.

Vol de papier toilette à Hong Kong

En Chine, après avoir révoqué vendredi les plus hauts responsables politiques du Hubei et de Wuhan, le régime communiste a poursuivi le mouvement dimanche avec l'annonce de sanctions contre de hauts fonctionnaires de moindre rang.

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"Lorsqu'une crise de cette ampleur se produit, cela prend une importance politique, car l'image internationale de la Chine et la légitimité du Parti (communiste) sont en jeu", estime la sinologue Zhou Xun, de l'Université d'Essex (Angleterre).

Le régime du président Xi Jinping fait face à une vague inédite de mécontentement pour avoir tardé à réagir à l'épidémie. Une colère attisée par la mort au début du mois d'un jeune médecin de Wuhan qui avait été convoqué par la police pour avoir alerté dès décembre sur l'apparition du virus.

"De façon générale, depuis Mao, l'Etat a fait très peu pour la santé publique", selon Mme Zhou. "Le résultat, c'est que le système de santé est très faible, inefficace, coûteux et chaotique".

Anthony WALLACE / AFP
Travaux d’agrandissement dans l'un des centres de quarantaine (Lei Yue Mun Park and Holiday Village) de Hong Kong, le 17 février 2020.Anthony WALLACE / AFP

A Hong Kong, territoire qui s'est barricadé pour se protéger contre l'épidémie depuis une dizaine de jours, les consommateurs dévalisent les supermarchés pour stocker aliments et produits d'entretien par crainte de pénuries, même si les autorités affirment que la chaîne d'approvisionnement continue à fonctionner normalement.

Lundi, selon la police hongkongaise, un chauffeur de camion a été braqué devant un supermarché du quartier de Mong Kok par trois individus armés de couteaux qui lui ont dérobé un important stock de rouleaux de papier de toilette, un produit devenu difficile à trouver dans les rayons.

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