Des applis pour freiner la propagation du coronavirus

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Par Euronews
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En Chine, en Corée du Sud et à Singapour, leur utilisation a contribué à éviter des contaminations. Mais les défenseurs du droit à la vie privée s'insurgent.

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Freiner, voire endiguer la propagation du coronavirus grâce à des applications pour smartphone… En Corée du Sud, à Singapour et en Chine notamment, la méthode s'est avérée payante. L'Europe se penche désormais de près sur ces systèmes de collecte de données qui permettent de suivre les mouvements des porteurs du coronavirus et d'alerter les personnes ayant croisé leur chemin. 

Des risques pour la protection de la vie privée

Mais pour Daragh O'Brien, spécialiste de la gouvernance des données, calquer le modèle en Europe poserait de sérieux problèmes légaux.

« Ce que nous pouvons faire, nous Occidentaux, c'est regarder ce qui a marché chez eux, expliquele président de Castlebridge. Nous pouvons étudier les mécanismes et les contrôles qu'ils ont mis en place, et ensuite, à partir de ce qu'ils ont fait, identifier les contrôles équivalents que nous pourrions mettre en place si nécessaire, mais dans le respect des valeurs et des droits fondamentaux européens. Parce que si nous décidons que ces valeurs ne sont pas importantes en période de crise, il y aura forcément d'autres crises qui justifieront le sacrifice de ces valeurs pour lesquelles nous avons durement bataillé en Europe. »

Au Royaume-Uni, des pionniers très favorables à ce type d'appli

Il y a une dizaine d'années, des informaticiens britanniques ont pourtant conçu l'application Fluphone, reposant sur la technologie du bluetooth pour maîtriser les épidémies de grippe. Une appli très similaire à TraceTogether, celle utilisée à Singapour pour suivre les mouvements des personnes testées positif. Le professeur Jim Crowcroft estime que les bénéfices sanitaires pèsent davantage que les risques de détournement de données.

« Ces dernières années, au Royaume-Uni et en Europe, les législations sur la protection de la vie privée ont devancé ce problème, assure le co-développeur de Fluphone. Et je pense que si l'utilisation des données est justifiée, si elles est prudemment contrôlée et exercée en toute transparence, avec le consentement des utilisateurs, cela est acceptable, et les gens comprendront que ça n'ira pas plus loin. Dans ce cas, on peut le concevoir, mais c'est difficile à garantir, évidemment. »

Eiko Yoneki, co-créatrice de l'application britannique FluPhone, ne voit que cette solution pour faire face à la deuxième vague.

« Une fois cette période de quarantaine révolue, il y aura une seconde vague. Or vous ne pouvez pas imposer des quarantaines de six mois ou un an, fait-elle valoir. Donc pour minimiser les dommages humains, économiques et sociaux, je pense que ces données peuvent vraiment être utiles. »

Pour que cela fonctionne, deux conditions sont nécessaires et pas des moindres : l'adhésion de la population et le signalement volontaire des personnes contaminées.

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