Un plâtrier s'engage à l'hôpital le temps de la crise du coronavirus

Il fait partie de ces héros discrets, qui ne pouvaient pas rester les bras croisés face au défi du coronavirus. Aujourd'hui, ce plâtrier est devenu célèbre, malgré lui. François Gérard monte des cloisons et pose des plafonds d'habitude, mais son activité a été suspendue à cause de la pandémie.
François, sur les conseils de sa compagne infirmière, appelle hôpitaux et cliniques de Strasbourg pour proposer ses services dès la mi-mars. La ville se situe dans la zone très touchée du grand Est, son offre est immédiatement acceptée :
"Je me voyais mal rester chez moi à rien faire et attendre que mon chantier reprenne. Et je ne fais pas non plus confiance à l'Etat pour me fournir un chômage partiel", explique François, modeste sur son engagement.
François Gérard est formé pendant trois jours et intègre directement les "unités Covid" de la clinique. Il nettoie, sert les repas...
"Je vais vous dire même que je suis plutôt rassuré d'avoir travaillé à l'unité "Covid" qu'ailleurs dans cet hôpital, même dans un tout autre service. Parce qu'au moins, à l'unité "Covid", on accueillait réellement des gens "Covid", on était préparé à un confinement "Covid", on était équipé pour lutter contre cette maladie-là. Et pour moi, dans ma tête, c'était encore mieux d'être dans l'œil du cyclone, parce que dans les autres services, vous aviez potentiellement d'autres patients qui étaient "Covid", mais on ne le savait pas. Et là sur le coup, vous n'êtes pas protégé."
François finira sa mission le 30 avril, heureux de retourner à la plâtrerie, sa vraie vocation, mais rempli de cette expérience humaine, douloureuse, forte, et riche.