Coronavirus : comment les transports publics lyonnais se préparent au déconfinement

Une femme dans le métro qui se rend sur son lieu de travail
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Par Guillaume Petit
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A deux semaines du déconfinement, le réseau des transports n'a pas attendu les consignes de Paris. Des distributeurs de masques doivent être installés.

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Comment préparer une métropole de 1,4 million d'habitants à un progressif déconfinement sans déclencher une nouvelle vague de contaminations ? C'est la question à laquelle Lyon est confrontée aujourd'hui. Un secteur constitue un défi particulièrement important : le secteur des transports en commun. Quelles sont les mesures qui seront mises en place ? Comment la vie post-confinement est-elle envisagée ? Reportage.

Pour l'instant, les rues sont encore quasi désertes en ce lundi matin plutôt maussade. Les rideaux des magasins sont tirés et les parasols de la place des Terreaux attendent désespérément d'être un jour réutilisés.

Pas de foule dans les rues. Pas de ruée vers le métro non plus. Pourtant, dans une quinzaine de jours, les transports en commun pourraient bien être à nouveau bondés, avec une différence majeure cette fois : le port du masque pourrait devenir obligatoire, ou du moins fortement recommandé. À Lyon, certains s'y sont déjà habitués.

"Je pense que c'est tout à fait normal, mais la question est de savoir si tout le monde pourra en avoir un", explique cette jeune femme dans le métro, qui travaille dans le secteur médical.

La question sera aussi de savoir si cette règle ou recommandation sera respectée (ou suivie). "Pour l'heure, une personne sur deux ne la suit pas", explique cette femme qui utilise les transports en commun pour se rendre au travail, chaque jour depuis le début du confinement.

A deux semaines du déconfinement, le réseau des transports lyonnais n'a pas vraiment attendu les consignes de Paris. Le niveau d'offre, maintenu "à 50%", passera "à 80% dès le 11 mai", explique Fouziya Bouzerda, présidente du Sytral, l'autorité organisatrice des transports urbains et interurbains de Lyon.

Des distributeurs de masques doivent être installés dans toutes les stations d'ici au 11 mai, avec à cette date 10 000 kits contenant chacun deux masques et un flacon de gel hydroalcoolique. Ils seront vendus entre 3,5 euros et 4 euros, annonce également le Sytral dans un communiqué ce lundi.

Distributeurs de masques et expérimentation de désinfectants sans contact

Le réseau expérimente aussi une machine automatique et sans contact pour se désinfecter les mains. En tout, dix pourraient installées à plus long terme. Mais ceux qui les prennent tous les jours le savent : garder une distance d’au moins un mètre dans un métro ou un bus bondé s'annonce d'ores et déjà compliqué.

"Nous allons expliquer comment il faut procéder, mettre en place une signalisation et organiser les flux dans les stations. Il y aura une entrée et une sortie différentes (...), nous allons mettre en place des messages sonores, puis nous aurons des agents pour expliquer et référer aux distributeurs, mais il n'y aura pas un agent pour chaque bus", ajoute Fouziya Bouzerda, présidente du Sytral, qui préconise un usage "systématique" du masque dans les transports publics.

Car tout ne se résoudra pas au niveau des transports à proprement parler. La Métropole de Lyon a commandé 2 millions de masques qui seront distribués près des stations de bus et de métro. De nombreuses communes en achètent également. Et les pharmacies sont désormais autorisées à en vendre au grand public. Une politique globale donc.

Mais avec près de 2 millions de voyages réalisés chaque jour habituellement sur l'ensemble du réseau de transports lyonnais, une question se pose : y'en aura-t-il assez pour tout le monde et sur la durée ? Tout dépendra aussi de l'effet dissuasif que peuvent représenter des espaces confinés auprès des habitants en période de pandémie.

Modes de transport alternatifs

La métropole mise aussi sur des modes de transport alternatifs comme les vélos ou les trottinettes pour éviter une soudaine affluence dans les transports. Lyon a été l'une des premières villes européennes à miser sur les vélos en libre-service, une solution que la métropole souhaitent faciliter et favoriser encore davantage.

"Nous ferons ce que nous appelons de l'urbanisme tactique en aménageant des pistes cyclables, même temporaires, qui remplaceront l'une des voies réservées aux voitures", explique David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon. "Et dans certains cas nous élargirons également les trottoirs pour faciliter les déplacements des piétons."

La ville compte aussi sur la poursuite du télétravail et un retour progressif en classes des écoles pour éviter qu'une foule envahisse les transports en commun. Mais tout cela dépend aussi des consignes de l'Etat, alors que le gouvernement doit annoncer son plan pour le déconfinement ce mardi.

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