Covid-19 : l'État français au secours du secteur touristique

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Par Euronews avec AFP
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Les Français pourront partir en vacances en France cet été. L'Etat lance un plan de 18 milliards d'euros pour le secteur.

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Les Français pourront partir en vacances en France cet été malgré le Covid-19, a annoncé le gouvernement, dégageant quelque peu l'horizon d'un secteur du tourisme sinistré, auquel l'Etat va consacrer un effort global de 18 milliards d'euros.

"Le tourisme fait probablement face à la pire épreuve de son histoire moderne, alors même que c'est un des fleurons de l'économie française, son sauvetage est donc une priorité nationale", a déclaré jeudi le Premier ministre au sortir d'un comité interministériel dédié au secteur.

Hôtels, restaurants, voyagistes: toute la filière française est à l'arrêt depuis mi-mars, avec 90% des établissements fermés. Plus de 62.000 de ses entreprises ont d'ores et déjà bénéficié de 6,2 milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat.

Mais "les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d'août", en "métropole et en Outre-mer", a annoncé Edouard Philippe, sous réserve toutefois "de possibles restrictions très localisées" en fonction de l'évolution de l'épidémie de coronavirus.

Ils "peuvent prendre leurs réservations", a-t-il affirmé, en soulignant que "les acteurs du tourisme, de l'hôtellerie, se sont engagés à faire en sorte qu'ils soient intégralement remboursés dans l'hypothèse où l'évolution de l'épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances".

Après avoir débloqué une aide d'urgence, le gouvernement dit vouloir à présent "accompagner à la fois la reprise, puis la relance d'un secteur" mis à terre par l'épidémie de Covid-19 et qui représente 7% du PIB français, ainsi que deux millions d'emplois.

"L'effort d'investissement" de l'Etat sera porté par la Banque des Territoires et Bpifrance, "qui ont formalisé un plan de relance Tourisme commun de plus de trois milliards d'euros de financements entre aujourd'hui et 2023", sous forme de prêts et d'investissements en fonds propres, selon les détails du plan.

Au total, l'ensemble des mesures gouvernementales représente "un engagement de plus de 18 milliards d'euros pour les finances publiques: c'est sans précédent, c'est massif, c'est nécessaire", a déclaré le Premier ministre. Cela englobe les mesures de chômage partiel, les prêts garantis par l'Etat, les exonérations sociales ou encore les reports d'impôts.

"Soulagement"

"Cette annonce des vacances est un soulagement pour nos entreprises", a réagi Didier Chenet, président du syndicat patronal GNI Synhorcat (indépendants) sur BFMTV, "mais les milliards annoncés par le gouvernement c'est beaucoup, beaucoup de dette, ce qui est angoissant pour nos entreprises".

De son côté Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie-restauration, s'est félicité auprès de l'AFP d'avoir "enfin une date pour les zones vertes: les restaurants pourront rouvrir début juin". Mais les dettes reportées devront être remboursées, au terme d'une année 2020 où "le chiffre d'affaires aura été au mieux la moitié de celui de l'an dernier".

L'"objectif" du gouvernement est en effet que cafés et restaurants rouvrent "dès le 2 juin" - mais la date sera "fixée au cours de la semaine du 25 mai"- dans les départements classés verts, sous réserve que la "capacité à contenir l'épidémie soit démontrée" jusqu'à cette date.

Saluant des "mesures positives (...), même si on ne peut pas financer avec des prêts des pertes d'exploitation" Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, a regretté l'absence de "visibilité sur l'ouverture des frontières" au sein de l'Europe.

Deux revendications du secteur ont été partiellement entendues: le recours à l'activité partielle sera possible jusqu'à fin septembre pour les entreprises du tourisme et de l'évènementiel, et "restera ouvert si les activités reprennent trop lentement", tandis que l'accès au fonds de solidarité, pour les entreprises du secteur des cafés hôtels restaurants, du tourisme, de l'événementiel, du sport et de la culture, sera prolongé jusqu'à fin décembre.

En revanche, le gouvernement n'a pas fait de geste sur la TVA, qu'un collectif de restaurateurs emmené par Olivier Bertrand, patron du groupe Bertrand (Quick, Burger King, Hippopotamus...) souhaitait voir abaissée à 5,5%.

Pour "soutenir la demande" et inciter les Français à retourner dans les restaurants lorsqu'ils pourront rouvrir, le plafond journalier des tickets-restaurants sera doublé, à 38 euros, et leur utilisation sera autorisée les weekends et jours fériés, jusqu'à fin 2020.

Aussi un plan en faveur du "tourisme social", pour aider les Français aux moyens modestes à partir en vacances, sera annoncé "dans les prochains jours".

Avec AFP

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