Déconfinement en France : à quoi ressemble la reprise pour les commerçants ?

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Par Guillaume Petit
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Reportage à Lyon où notre reporter a suivi la première journée post-confinement pour des coiffeurs, des libraires ou encore des magasins de vêtements. Mais tous ne redémarrent pas si vite.

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Reportage à Lyon, en France, où notre reporter Guillaume Petit a suivi la première journée post-confinement des coiffeurs, des libraires ou encore de magasins de vêtements. Mais tous les commerces ne redémarrent pas aussi vite qu'ils se sont arrêtés.

L'attente a duré 56 jours mais à 10 heures ce matin à Lyon, les magasins ont enfin repris vie. En ce premier jour de déconfinement en France, certains clients étaient même là avant que les grilles ne s'ouvrent. "C'est plus pour se promener sans avoir besoin d'autorisation que pour forcément acheter, et c'est plus pour aller dans les boutiques où on avait l'habitude d'aller...", explique cette cliente devant un magasin de lingerie.

Pour certains, l'urgence était avant tout capillaire. Chez ce coiffeur-barbier, c'est un raz de marée de clients. Beaucoup s'y sont pris très à l'avance. Résultat : déjà 600 rendez-vous et plus aucune place dans les 10 prochains jours. "Je ne voulais prendre aucun risque, je ne voulais pas avoir de boule à zéro, donc j'ai attendu mais ça a été très long", explique ce client.

Un confinement très long également pour cette coiffeuse, qui n'a pas travaillé depuis presque deux mois "Cela fait vraiment du bien de revoir du monde, cela m'avait manqué", explique-t-elle.

Un retour à la normale, ou presque. Car beaucoup de choses ont changé et de nouvelles règles s'appliquent. Gel hydroalcoolique à l'entrée, espaces entre les clients, et masque obligatoire pour tous les coiffeurs et pour tous les clients.

"Cela a été très compliqué mais nous avons eu la chance de nous y prendre très à l'avance. Au début du confinement à la fin du mois de mars, nous avons cherché des masques parce que nous pensions que ce serait obligatoire à la reprise", explique Walid Benstaali, le gérant de Industrie Barbershop.

Reprise délicate

Pendant que certains désinfectent les sièges dans le salon, d'autres nettoient leurs postes de travail. Dans cette librairie, il a fallu procéder là aussi à une réorganisation de l'espace. Marquage au sol et pas plus de 2 clients en même temps. Mais pour Maya, la fondatrice, il faudra du temps pour tourner la page du confinement.

"C'est absolument dramatique car les librairies sont les moins rentables de tous les commerces, donc cela veut dire qu'on a pas de gras", explique Maya Flandin, fondatrice de Vivement Dimanche. "Donc la seule solution c'est d'emprunter mais vous savez que vous allez vous retrouver avec un mur de dette à un moment donné."

Pour le célèbre chocolatier François Pralus aussi, la reprise va se faire doucement. La société a fait le choix de fermer les boutiques pendant la période du confinement, mais les commandes par internet ont été maintenues. Giuliano, le gérant de la boutique de St Jean, à Lyon, se prépare à la réouverture mardi. Vitres de protection aux caisses et masques sont de vigueur. Mais une question se pose : les touristes, qui représentent 85% de sa clientèle en été, seront-ils de retour en nombre ?

Mais la reprise ne sera pas immédiate pour tout le monde. Foucault et son associé Théophile devaient ouvrir leur boutique de vêtements "made in France" le 1er mai. Mais les travaux ont été mis en suspens avec le confinement. Un défi logistique qui tombe mal au début d'une aventure entrepreneuriale.

"Au niveau des travaux, la difficulté majeure a été l'approvisionnement du chantier : le peintre ne pouvait pas trouver de peinture pendant un moment, le menuisier n'a pas pu trouver de bois. Et le fait de faire produire les vêtements, que ce soit en France et au Portugal, cela a ralenti l’approvisionnement", confie le co-associé de Maison FT.

Une reprise qui se fera donc lentement. La réouverture n'est que la première étape d'un long processus, car il faudra sans doute des mois à de nombreux commerces pour se remettre de cette crise sanitaire et économique sans précédent.

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