Rencontre avec Vicente Marques, un "survivant" après six semaines passées en soins intensifs.
Vicente Marques a survécu au Covid-19, mais il lui aura fallu six semaines en soins intensifs, un passage sous oxygénation extracorporelle par membrane (ECMO, une technique de sauvetage respiratoire de dernier recours), une trachéotomie, puis une mise sous assistance respiratoire plus classique pour surmonter cette maladie. Six semaines qui lui ont laissé des séquelles et fait perdre 25 kilos.
Fin mai, il a été admis au Centre de réadaptation fonctionnelle de Vila Nova de Gaia, dans le nord du Portugal. Il doit y suivre un programme de rééducation intensif pendant au moins un mois et demi...
Inês Machado Vaz, kinésithérapeute, explique à notre reporter Filipa Soares qu'"au début, il avait une faiblesse inhérente à un long séjour en soins intensifs, une dysphagie (modification de la capacité à avaler), un enrouement, qui résulte de la présence du tube pendant un certain temps. Il a encore un ulcère de pression et des séquelles neuropsychologiques, qui résultent d'une maladie grave prolongée."
Dur à accepter pour Vicente Marques :
"J'ai toujours été une personne saine. Je n'ai jamais été malade de ma vie et je ne pouvais même plus faire un petit geste comme faire un pas ou me baisser pour faire mes lacets."
Vicente et six autres patients qui ont eu le Covid-19 (quatre autres sont déjà rentrés chez eux et deux autres doivent arriver) suivent donc ici un programme complet avec ergothérapie, nutrition, orthophonie, neuropsychologie et bien sûr kinésithérapie. L'objectif est que les patients deviennent aussi indépendants que possible pour mener à bien leur convalescence qui s'annonce forcément longue.
"Maintenant, je peux me lever seul. Je peux marcher, c'est bien d'être accompagné, parce qu'on a toujours peur que je perde l'équilibre. Je peux monter quelques marches. Je peux prendre une douche seul. Je m'habille. Je redeviens une personne autonome, comme j'étais avant."
Vicente a également un long chemin à parcourir sur le plan psychologique. Peu après son réveil du coma, on lui a dit que sa sœur, qui vivait en France, n'avait pas survécu au Covid-19.