Alexander Taraikovsky est mort lundi au Bélarus, touché, selon sa veuve, d'une balle dans le torse par la police à bout portant. Les autorités assurent quant à elles que c'est la grenade qu'il tenait qui a causé sa mort. Un journaliste de Associated Press a filmé la scène.
Ils étaient encore des milliers, sur les lieux de sa mort, à venir rendre hommage à Alexander Taraikovsky, tué lundi lors des manifestations contre la réélection d'Alexandre Loukachenko,
Le Bélarus se soulève contre son président, au pouvoir depuis 1994, qui revendique une sixième victoire de suite.
"Il est impossible de vivre comme ça plus longtemps. En ce moment, le pouvoir est entre les mains de ceux qui n'y ont pas droit, et le peuple n'est pas d'accord, crie un manifestant. Il n'est pas d'accord depuis longtemps, mais il avait peur. Maintenant, la peur n'existe plus".
Lundi dernier, Alexander Taraikovsky, 34 ans, qui ne s'était jamais intéressé à la politique avant cette élection, fait face aux forces de l'ordre. Les autorités assurent que c'est la grenade qu'il tenait dans la main qui a causé sa mort. Mais pas de grenade visible sur les images tournées par le journaliste de l'agence Associated Press, et une plaie au torse. Son épouse a peur aujourd'hui, elle cherche un soutien pour qu'une enquête soit menée :
"Il n'a rien dans la main, observe Elena German en regardant la vidéo. Voilà un coup de feu, ils tirent, il met la main sur sa poitrine. Du sang. Il tombe."
Alors que les funérailles de ce mécanicien automobile rassemblaient 500 personnes, Alexandre Loukachenko appelait son homologue russe. Il assure que Vladimir Poutine lui aurait promis une assistance sécuritaire, prévue dans les accords de protection militaires du Kremlin pour le petit frère biélorusse.