L'exposition "Jusqu'ici tout va bien" a ouvert au Palais de Tokyo. Une trentaine de jeunes artistes originaires des banlieues racontent les quotidiens des zones périphériques, en nuance mais en colère, 25 ans après le film culte "La Haine".
L'exposition "Jusqu'ici tout va bien" a ouvert au Palais de Tokyo. Une trentaine de jeunes artistes originaires des banlieues racontent les quotidiens des zones périphériques, en nuance mais en colère, 25 ans après le film culte "La Haine".
Une voiture calcinée, une chambre tapissée de posters, une cellule, des danseurs, des véhicules de police... L'inconscient des banlieues françaises s'expose au musée parisien Le Palais de Tokyo du 29 août au 7 septembre.
Les artistes sont des étudiants de l'école de cinéma de Ladj Ly, réalisateur du film "Les Misérables", qui a récemment reçu le César du meilleur film.
Les violences policières, la place des femmes dans les banlieues et leur représentation dans les films et les médias font partie des thématiques questionnées par les œuvres.
"Ici, on est devant une installation d’un jeune artiste qui s’appelle Ismaël (Barzi, ndlr) et qui a voulu travailler sur ces jeunes qui pratiquent les rodéos urbains en banlieue. Donc rendre hommage à cette jeunesse qui aime la vitesse, l’urgence, le risque, l’acrobatie, mais aussi qui parfois décède à cause d’accident ou de tamponnages avec la police", montre Hugo Vitrani, curateur au Palais de Tokyo.
Le nom de l'exposition, "Jusqu'ici tout va bien", fait référence à la célèbre tirade de "La Haine", autre film référence sur les banlieues sorti en 1995, vers lequel l'exposition vise aussi à construire un pont, comme pour faire le point sur ce quart de siècle écoulée en périphérie des villes.
"Jusqu’ici tout va bien, l’important ce n’est pas la chute mais l’atterrissage". 25 ans après, on ne sait pas pourquoi ça va encore bien. On se le demande. Donc il y a une ironie dans le titre. Mais on sent que de cette situation d’urgence qui continue depuis 25 ans, l’imaginaire reprend le dessus et les artistes reprennent la parole et continuent d’interpeller", conclut Hugo Vitrani.