Russie : des élections régionales en pleine affaire Alexeï Navalny, un nouveau test pour Poutine

Russie : des élections régionales en pleine affaire Alexeï Navalny, un nouveau test pour Poutine
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Par euronews avec AFP
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Les électeurs de la moitié du pays sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire des gouverneurs, des assemblées régionales ou municipales et quelques députés du Parlement national.

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A un an des législatives et après le référendum de cet été modifiant la Constitution, ce qui l'autorise à se représenter, c'est un nouveau test pour le président russe Vladimir Poutine. Les électeurs de la moitié du pays sont appelés aux urnes ce dimanche pour les élections régionales. 

Dans 41 des 85 régions, les Russes doivent élire des gouverneurs, des assemblées régionales ou municipales, ainsi que quelques députés du Parlement national.

Un scrutin sous haute tension qui se déroule en pleine affaire Alexeï Navalny. L'opposant numéro 1 au Kremlin aurait été empoisonné fin août à l'aide d'un agent neurotoxique militaire, selon ses partisans et des médecins allemands. Une version rejetée par le Kremlin.

L'opposant de 44 ans, hospitalisé à Berlin, n'est sorti du coma que lundi. L'Allemagne et les Occidentaux ont appelé les autorités russes à s'expliquer et à traduire les responsables en justice.

L'affaire a en tout cas jeté une ombre sur la campagne et sur le scrutin. Le vote a démarré vendredi et se déroule sur trois jours. Des bureaux ont été installés en plein air, officiellement à cause du coronavirus, comme lors du référendum constitutionnel de l'été autorisant Vladimir Poutine à rester au pouvoir jusqu'en 2036. Mais pour l'opposition, la méthode augmente les risques de fraudes.

Dans certains scrutins, au Tatarstan ou dans la Région autonome juive, la participation dépassait les 50%, après deux jours de vote. Mais pour la présidente de la Commission électorale centrale, Ella Pamfilova ces accusations "ne sont pas objectives et assez malveillantes".

Quel impact pour Vladimir Poutine ?

Si Russie unie devrait remporter l'écrasante majorité des sièges en jeu dimanche, le score du parti soutenant Vladimir Poutine sera scruté à la loupe, face à une opposition qui s'est fortement mobilisée ces derniers mois, comme dans la région de Khabarovsk, contre l'arrestation du gouverneur.

A Novossibirsk, ville de 1,5 million d'habitants en Sibérie, Sergueï Boïko, à la tête d'une coalition à soutenue par l'organisation d'Alexeï Navalny, défie le parti du Kremlin. Il pense avoir réussi à contrecarrer en partie les plans de Russie Unie et du Parti communiste.

"Les temps changent, c'est beaucoup plus actif, les gens changent, ils ont des opinions, des points de vue nouveaux (...) ils ne veulent pas être marginalisés", relève Elena Kalivkina, une fonctionnaire de 48 ans ayant voté dimanche à Novossibirsk.

Ces élections régionales sont aussi l'occasion pour le Fonds de lutte contre la corruption d'Alexeï Navalny de mettre une nouvelle fois à l'épreuve sa tactique de "vote intelligent", qui consiste à appeler à voter pour le candidat le mieux placé pour faire perdre celui du pouvoir.

La méthode avait déjà fait ses preuves l'été dernier à Moscou, lors d'élections municipales à l'issue desquelles Russie Unie a perdu de nombreux sièges, au profit principalement des communistes.

Dans un contexte économique et social difficile et d'accusations de corruption, la popularité du parti s'érode avec seulement 30% d'opinions favorables. Mais Vladimir Poutine, lui, conserve une majorité d'opinions favorables, selon un récent sondage de Levada, un institut russe indépendant.

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