La saga du Brexit : 2019-2020, vers un nouveau saut dans l'inconnu ?

Pour la saga du Brexit, les années 2016-2018 ont été riches en rebondissements. Un accord de plus de 500 pages est désormais sur la table. Mais la classe politique britannique refuse de le voter. Car le Brexit n’est pas qu’une affaire européenne. C’est avant tout l’histoire d’un Royaume-Uni un peu perdu avec lui-même.
Seconde partie de notre chronologie sur la saga du Brexit.
2019 :
15 janvier : L’accord de retrait est rejeté une première fois par les députés britanniques (432 voix contre, 202 pour).
12 mars : Second essai et nouvelle défaite pour Theresa May au Parlement britannique (391 voix contre, 242 pour). Le Royaume-Uni demande une extension de l’article 50 pour éviter un Brexit sans accord à la fin du mois. Les chefs d’État et de gouvernement décalent la date du Brexit du 29 mars au 12 avril.
29 mars : Troisième rejet de l’accord de retrait (286 voix pour, 344 contre). Mais si le Parlement britannique refuse l’accord sur la table (et est opposé à une sortie de l’UE sans accord), aucune majorité n’est trouvée pour des solutions alternatives et sortir de l’impasse. Le Brexit est retardé au 31 octobre.
24 juillet : Boris Johnson remplace Theresa May. Il est le partisan d’une ligne dure pour négocier avec l’UE et veut renégocier le backstop.
17 octobre : Nouvelle version de l’accord de retrait. Le backstop a disparu mais Londres accepte une frontière réglementaire entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord. Cette région devra donc continuer à suivre des règles européennes et des contrôles notamment sanitaires devront être mis en place. Quelques jours plus tard, Boris Johnson convoque des élections anticipées. Le Brexit est reporté au 31 janvier 2020.
2020 :
31 janvier : Après une victoire électorale de Boris Johnson en décembre 2019, l’accord du Brexit est approuvé par le Parlement britannique et le Parlement européen. Le Royaume-Uni quitte l’UE. Le pays n’est plus représenté dans les institutions européennes mais suit encore l’ensemble de ses règles. C’est « la période de transition », le temps de négocier un futur accord commercial.
2 mars : Première journée de négociations de ce futur accord. On parle d’un traité commercial et une dizaine d’accords bilatéraux (énergie, transports, coopération policière). Mais les discussions butent sur deux points : l’accès aux eaux britanniques par les pêcheurs européens et les normes que Londres doit suivre si elle veut commercer librement avec l’UE.
1er juillet : A partir de ce jour-là, il est impossible pour Londres et Bruxelles de demander une extension de la période de transition pour donner plus de temps aux négociations. Pour éviter un Brexit sans accord, il faut donc trouver une solution avant la fin de l’année.
9 septembre : Coup de théâtre ! Boris Johnson présente une loi au Parlement britannique qui donne la possibilité à son gouvernement de ne pas respecter ses engagements dans l’accord de retrait. Une ligne rouge pour Bruxelles qui menace d’en référer à la Cour européenne de justice. L’UE rappelle que la bonne mise en œuvre du premier accord du Brexit est essentielle pour accepter un accord sur la future relation commerciale.
1er janvier 2021 : Fin de la période de transition du Brexit. Si Bruxelles et Londres s’entendent sur un futur accord commercial, ce dernier devrait alors entrer en vigueur. Mais si les négociations échouent, c’est le Brexit sans accord. Un saut dans l’inconnu.
Retrouvez la première partie de notre frise chronologique, retraçant les années 2016-201 en cliquant ici.