Des milliers de personnes ont rejoint les étudiants de l'Université des arts du théâtre et du cinéma, qui occupent leur école depuis 53 jours. Ils protestent contre la nomination par le gouvernement d'un ancien militaire, chargé de superviser l'établissement.
Plus de 15 000 Hongrois ont défilé dans les rues du Budapest vendredi, lors de la Fête nationale. Ils ont profité de cette date symbolique - qui marque l’anniversaire du début de l’insurrection de 1956 contre l’occupation soviétique - pour afficher leur soutien aux étudiants et aux enseignants de l’Université des arts du théâtre et du cinéma.
Ces derniers occupent leur école depuis plus de 50 jours, pour protester contre la nomination à la tête de l'établissement d'un proche de Viktor Orban, chargé notamment de normaliser « moralement » l’université. Pour l'aider, il a fait appel à un ancien militaire, Gábor Szarka, chargé de superviser l'école.
Les manifestants craignent pour l'indépendance de leur établissement, et plus globalement, de toutes les universités du pays : "La rhétorique des nouveaux dirigeants est vraiment dangereuse. On ne peut pas qualifier ces jeunes progressistes de terroristes. on ne peut pas les ignorer. Et le gouvernement ne peut pas envoyer ses soldats, tel un chef suprême, pour faire le sale boulot", s'indigne l'acteur Áron Molnar.
Une critique globale du bilan de d'Orban
Criant le slogan "pays libre, université libre", les milliersde manifestants ont marché en plein cœurde la capitale. Les étudiants et les enseignants ont été rejoints par des syndicalistes, des ouvriers et des professionnels de la santé.
Cette manifestation, ainsi que le blocus de l'université depuis deux mois, est un véritable défi pour le Premier ministre conservateur Viktor Orban, dont la main mise n'a cessé de s'étendre en Hongrie, depuis son arrivé au pouvoir il y a dix ans.
Bien que le mouvementde protestation ait été déclenché par les étudiants, la marche de vendredi ne portait pas seulement sur l'indépendance de l'éducation, mais sur l'ensemble du bilan du premier ministre. Les manifestants réclamaient notamment la liberté pour les tribunaux, les médias et les ONG.