Trouver un accord commercial et le faire voter à temps pour le 1er janvier ; le pari s'annonce de moins en moins viable, d'autant que les blocages persistent, surtout sur la pêche.
Le marathon s'est transformé en course contre la montre, et à moins d'un mois de l'échéance, le négociateur européen Michel Barnier peine à voir la ligne d'arrivée. Les négociations sur l'accord commercial qui doit régir les relations entre l'UE et le Royaume-Uni continuent de bloquer sur plusieurs obstacles, à commencer par la pêche dans les eaux britanniques.
« J'espère encore que l'on peut avoir un accord, mais je veux dire aussi à nos pêcheurs, à nos producteurs, aux citoyens qui nous écoutent que nous n'accepterons pas un accord à de mauvaises conditions », a assuré Clément Beaune, le secrétaire d'État français aux Affaires européennes.
L'accès des pêcheurs européens, et notamment des pêcheurs français, aux eaux poissonneuses du Royaume-Uni, c'est bien l'un des grands enjeux de ce marchandage. La France fait monter la pression en se disant prête au veto, mais les Britanniques disent défendre leur souveraineté.
« Bien sûr que les gens parlent de la pêche, a reconnu Alok Sharma, le secrétaire d'État britannique aux Affaires économiques. Il y a des difficultés sur des règles du jeu équitables. Mais nous sommes dans une phase sensible des négociations, je ne peux pas entrer dans les détails, mais nous en sommes à une phase délicate. »
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a quant appelé les Européens, tiraillés entre ceux qui plaident pour des concessions et les tenants de la fermeté, à rester unis. Oui à un accord, résume-t-il, mais pas à n'importe quel prix.
Pour autant, le calendrier est de moins en moins tenable. Pour être voté à temps par le Parlement britannique et le Parlement européen, l'accord devrait être scellé dès maintenant.