Covid-19 : l'Allemagne prolonge son confinement jusqu'au 31 janvier

La chancelière allemande, Angela Merkel, le 5 janvier 2021 à Berlin
La chancelière allemande, Angela Merkel, le 5 janvier 2021 à Berlin Tous droits réservés MICHAEL KAPPELER/AFP or licensors
Tous droits réservés MICHAEL KAPPELER/AFP or licensors
Par euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

Le gouvernement allemand a décidé de renforcer les restrictions pour lutter contre la propagation du virus qui ne donne pas de signe de ralentissement. En outre, comme dans d'autres pays européens, la campagne de vaccination des autorités essuie de nombreuses critiques.

PUBLICITÉ

L'Allemagne est touchée de plein fouet par l'épidémie. La situation devient alarmante dans certains établissements médicaux allemands. Face à cette situation, les autorités du pays, où montent les critiques contre une campagne de vaccination jugée trop lente, ont prolongé et renforcé ce mardi les restrictions contre la pandémie de Covid-19, dont la fermeture des écoles et commerces jugés non-essentiels.

Angela Merkel : "C'est pendant les mois d'hiver que la pandémie peut être à son apogée. Nous devons arriver à un point où nous pouvons à nouveau retracer les chaînes d'infection." Message posté par le porte-parole de la chancelière

La chancelière Angela Merkel et les présidents des 16 Etats régionaux ont décidé d'étendre le confinement partiel en vigueur jusqu'au 31 janvier au moins, alors que la campagne de vaccinations ne produira ses premiers effets qu'après l'hiver. Initialement, l'Allemagne devait se confiner jusqu'au 10 janvier.

Les commerces – à l'exception des magasins d'alimentation – restaurants, bars et lieux culturels et sportifs garderont portes closes dans les semaines à venir. Tout comme les écoles et crèches.

"Nous nous trouvons aujourd'hui dans des situations critiques dans certains hôpitaux, ce qui nous a incités une fois de plus à adopter ces résolutions aujourd'hui", a expliqué Angela Merkel.

Si le nombre des nouvelles infections quotidiennes est moins haut ces derniers jours, aux alentours de 12 000, le pays a enregistré mardi 944 décès supplémentaires, proche du record de 1 000 franchi la semaine dernière. S'y ajoute l'inquiétude à propos de la nouvelle souche du coronavirus découverte en Angleterre, possiblement plus contagieuse.

"Nous invitons également tous les citoyens à limiter les contacts au strict minimum" afin de combattre la pandémie, a ajouté la chancelière, un message qu'elle répète depuis de nombreuses semaines mais qui jusqu'ici n'a pas été suffisamment suivi, selon elle.

Plusieurs restrictions vont donc être durcies dans le pays qui jusqu'ici n'a jamais connu de confinement strict comme plusieurs pays européens, la France ou l'Italie par exemple.

Désormais, les rassemblements privés ne sont autorisés, en dehors de son propre ménage, qu'avec une autre personne, contre cinq d'un autre foyer jusqu'ici.

En parallèle, dans les arrondissements les plus touchées où l'incidence dépasse les 200 nouvelles infections pour 100 000 habitants, les déplacements "non vitaux" sont limités à un rayon de 15 kilomètres du domicile.

Actuellement, cela concerne quelque 10 millions de personnes, particulièrement dans l'Est du pays en Saxe, en Thuringe mais aussi en Bavière, territoires particulièrement touchés par la seconde vague.

L'Allemagne de l'Est plus touchée

Le gouvernement étudie aussi la possibilité d'étendre au maximum la période entre les deux injections pour permettre la vaccination de plus de patients avant la rupture des stocks.

Mais, a prévenu mardi le laboratoire BioNTech, l'efficacité maximale du vaccin n'est pas démontrée si la deuxième injection est retardée.

Considérée comme une "bonne élève" européenne dans la gestion de la première vague épidémique, l'Allemagne a désormais toutes les peines à contenir le virus, en particulier dans des Länder d'ex-RDA (est).

Quelque 1,787 million de cas ont été au total recensés depuis le début de la pandémie, qui a fait plus de 35 000 morts. Et l'impact des départs en vacances et des réunions familiales n'est pas encore connu.

La situation reste particulièrement critique en Saxe, Etat d'ex-RDA longtemps rétif aux restrictions dont le taux d'incidence atteignait lundi 323. D'autres régions d'Allemagne de l'est, comme la Thuringe ou le Brandebourg sont aussi frappées de plein fouet.

La stratégie vaccinale allemande en question

Ce mardi, la chancelière allemande a indiqué que le vaccin constituait "une lueur d'espoir". Si le rythme de vaccination est en Allemagne beaucoup plus rapide que nombre de voisins européens, des voix s'élèvent aussi pour critiquer sa supposée lenteur. 

Depuis le 27 décembre, plus de 316 962 personnes âgées et personnels soignants ont reçu une première dose du vaccin Pfizer-BioNTech.

Mais quelque 44% des Allemands ne seraient pas convaincus par la stratégie vaccinale, contre 40% de personnes confiantes selon un sondage Civey.

PUBLICITÉ

Le quotidien Bild, le plus lu d'Allemagne, mène une campagne contre le gouvernement, accusé d'avoir "trop compté sur l'Union européenne" pour s'approvisionner en vaccins, et de privilégier le seul produit Pfizer-BioNTech au détriment du vaccin Moderna.

La polémique s'envenime jusqu'au sein du gouvernement de Mme Merkel, à moins de dix mois des élections.

Le ministre des Finances et candidat social-démocrate Olaf Scholz a ainsi transmis à son collègue de la Santé, le conservateur Jens Spahn, une liste de questions sur la stratégie vaccinale. Celui-ci s'est justifié en défendant "le chemin européen" pris, promettant un approvisionnement pour tous les Allemands d'ici l'été.

La chancelière a défendu, lors de sa conférence de presse, la stratégie commune européenne.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Cologne : évacuation d'urgence après la découverte d'une bombe de 500 kg

"L'intégration européenne doit se poursuivre", selon le vice-chancelier allemand Robert Habeck

Allemagne : au Mémorial de Buchenwald, les actes antisémites se multiplient