Dans l'avion du retour avec Alexeï Navalny : entre petites blagues et excuses

Alexeï Navalny et son épouse Ioulia dans l'avion pour Moscou, 17 janvier 2021
Alexeï Navalny et son épouse Ioulia dans l'avion pour Moscou, 17 janvier 2021 Tous droits réservés Mstyslav Chernov/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Tous droits réservés Mstyslav Chernov/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Par Galina Polonskaya, euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Reportage de Berlin à Moscou... Galina Polonskaya, journaliste de la rédaction russe d'Euronews, a voyagé aux côtés de l'opposant russe Alexeï Navalny et de sa femme Ioulia et pu lui parler avant son arrestation.

PUBLICITÉ

Alexeï Navalny et sa femme Yulia ont été les derniers passagers à embarquer à Berlin.

En entrant dans l'avion, il a demandé aux nombreux journalistes de reprendre leur place pour que l'avion puisse décoller, direction la Russie.

"Je me sens comme un citoyen de Russie qui a le droit de rentrer chez lui. Et je suis dans un rang qui porte chance, le numéro 13 ".

Alexeï Navalny voulait profiter de ce moment. Il revenait finalement en Russie, après l'avoir quitté, inconscient, il y a six mois.

Galina Polonskaya, journaliste de notre rédaction russe, était assise à la place devant lui :

"Des sympathisants d'Alexeï Navalny demandent à faire des selfies avec lui et le remercient pour son travail, dit-elle. Juste avant, Alexeï Navalny regardait des dessins animés, il semble assez détendu".

La voisine de siège de notre reporter offre alors du chocolat à Alexeï Navalny. Elle l'a acheté spécialement pour lui et sa femme.

Et là, Alexeï Navalny se permet une blague, il montre l'ours en chocolat et dit : "un ours empoisonné. Non, je plaisante".

"Ses enquêtes et ce qu'il fait, c'est formidable pour le peuple, pour le développement de notre pays", explique ensuite cette même voisine de siège qui n'a pas souhaité nous donner son identité.

Le voyage se poursuit tranquillement, puis vingt minutes environ avant l'arrivée, le capitaine annonce que l'avion ne peut pas atterrir à Vnoukovo pour des raisons techniques et Alexeï Navalny présente alors ses excuses à tout le monde pour ce qui vient de se passer. Il sait que c'est à cause de lui que l'avion est dérouté.

L'avion a en fait été détourné de Vnoukovo vers Cheremetievo, un autre aéroport de Moscou, dans le but d'éloigner le principal opposant de Vladimir Poutine de ses partisans et de la presse.

Après avoir débarqué, Alexeï Navalny répète à la presse que revenir à Moscou était pour lui une évidence qui n'a jamais fait l'objet de questionnement :

"Je n'ai pas peur. Je vais au contrôle des passeports avec un sentiment absolument normal, je vais sortir et rentrer chez moi, parce que je sais que j'ai raison. Je sais que toutes les affaires criminelles contre moi sont fabriquées. Non seulement la vérité est de mon côté, mais aussi le tribunal, en fait, ils vont me mettre en prison pour une affaire dans laquelle un tribunal européen a statué en ma faveur".

Quelques minutes plus tard, Alexeï Navalny était retenu au contrôle des passeports. Aucune raison n'a été donnée pour sa mise en détention. Son avocat n'a pas été autorisé à l'accompagner.

Sa femme Yulia a dû rentrer chez elle seule, mais, non sans avoir été accueillie par une foule de partisans, venus en masse à Cheremetievo comme dans les trois autres aéroports de Moscou.

Ils avaient en effet anticipé le fait que l'avion allait être dérouté. Et ils nous ont confirmé que l'arrestation d'Alexeï Navalny n'était pas une surprise pour eux.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Inondations en Russie : des centaines de sinistrés manifestent pour obtenir des compensations

La journaliste américaine Alsu Kurmasheva reste en prison

Attentat de Moscou : plusieurs diplomates participent à la cérémonie d'hommage