Cyberattaques : face à une menace qui explose, la France présente sa riposte

Les cyberattaques visent de plus en plus les hôpitaux en pleine pandémie
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Par Guillaume Petit
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La France présente ce mardi sa stratégie en matière de cybersécurité, quelques mois après Bruxelles, et alors que les cyberattaques contre les hôpitaux se multiplient.

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La France présente ce mardi sa stratégie en matière de cybersécurité, quelques mois après Bruxelles et alors que les cyberattaques contre les hôpitaux se multiplient en pleine pandémie de Covid-19.

L'hôpital de Villefranche-sur-Saône (Rhône), il y a deux jours. Celui de Dax (Landes), la semaine dernière. Des systèmes informatiques paralysés dans l'attente du versement d'une rançon. Le résultat de cyberattaques, et elles sont de plus en plus fréquentes dans les hôpitaux français depuis le début de la pandémie. "27 cyberattaques majeures" ont été recensées en 2020 et il y en a "une par semaine en 2021" selon le secrétaire d'Etat à la transition numérique Cédric O.

Mais c'est l'ensemble de la société et de l'économie française qui vivent sous cette menace. Face à ce fléau, le président Emmanuel Macron dévoile ce jeudi la stratégie française en matière de cybersécurité. Objectif : booster le secteur en France et réduire à terme la part des acteurs étrangers, qui représentent actuellement un tiers du marché français.

L'Etat français compte ainsi mobiliser un milliard d'eurospour tripler le chiffre d'affaires de la filière et doubler ses effectifs d'ici à 2025. Au cœur de cette ambition figure aussi le futur "Campus Cyber" qui réunira sur 20 000 m2 à La Défense une soixantaine d'acteurs-clés du secteur - grands groupes, start-up, acteurs publics, organismes de formation, acteurs de la recherche et associations.

Les effectifs de l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), qui aide les institutions à renforcer leur sécurité, devraient également passer à 600 personnes fin 2021 contre 400 en 2017.

Les cyberattaques contre les organisations ont quadruplé en 2020, une tendance qui touche "tous les acteurs et tous les pays", souligne l'Elysée. Une hausse de 255% des attaques au rançongiciel a été enregistrée en France en 2020 dans la sphère publique. Pour certaines entreprises, comme le groupe informatique Sopra Steria, les coûts sont estimés à environ 50 millions d'euros.

Il existe déjà des unités spéciales au sein de la police et de la gendarmerie, ainsi qu'un parquet spécialisé dans la traque des cybercriminels, mais les auteurs des attaques sont souvent très bien organisés et utilisent de multiples serveurs, eux-mêmes parfois piratés.

Quelle stratégie au niveau européen ?

Au niveau européen aussi, la menace est réelle. En 2019, 450 cyberattaques ont touché des infrastructures européennes cruciales, notamment dans les secteurs de la finance et de l’énergie. En décembre dernier, c'est l'agence européenne du médicament qui était victime d'une cyberattaque, en pleine délibération sur la délivrance d'autorisations de vaccins.

Bruxelles veut donc passer à l'offensive. La Commission européenne a présenté en décembre une nouvelle stratégie de lutte contre les cyberattaques. Comment ? En réactualisant une directive de 2016 pou_r "renforcer les obligations des structures sensibles comme les hôpitaux, les réseaux d’énergie, les réseaux de transport ou les laboratoires de recherche_". Bruxelles veut également utiliser l’intelligence artificielle pour détecter les attaques à un stade précoce et créer un "véritable bouclier de cybersécurité".

La Commission européenne souhaite aussi renforcer son régime de sanctions contre les cyberattaques menées depuis l’extérieur de l’Union européenne. Des sanctions (gel des avoirs et interdiction d'entrée dans l'UE) ont déjà été utilisées sur huit individus et quatre entités originaires notamment de Russie et de Chine. Mais c'est ensuite aux États de décider des investissements nécessaires, le nerf de la cyberguerre

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