Espace : revivez l'atterrissage du rover Perseverance sur Mars

Illustration de la manouvre d'atterrissage de Perseverance sur Mars
Illustration de la manouvre d'atterrissage de Perseverance sur Mars Tous droits réservés NASA/JPL-Caltech via AP
Tous droits réservés NASA/JPL-Caltech via AP
Par Vincent Coste avec AFP, AP
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L'engin de la Nasa devra affronter "7 minutes de terreur" avant de pouvoir mettre ses roues en marche sur le sol de la planète rouge. On croise les doigts !

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C'était le jour J pour Perseverance ! Le rover de la Nasa a bien atterri ce jeudi sur Mars, aux alentours de 21h55 heure de Paris, après un long périple de sept mois. Avant de poser ses six roues sur le sol de la planète rouge, l'engin de l'agence spatiale américaine a survécu à "sept minutes de terreur", comme est surnommée cette manœuvre ultra-périlleuse.

Revivez, ci-dessus, la retransmission de cette manœuvre grâce au Cnes, l'agence spatiale française.

Le lieu choisi, le cratère de Jezero, est le site d'atterrissage le plus dangereux jamais tenté. En sept minutes, le rover est passé d'une vitesse de 20 000 km/h à zéro.

Derrière leurs écrans de contrôle, le stress a été grand pour les chercheurs qui participent à la mission "Mars 2020" dotée d'un budget de pratiquement 2,5 milliards de dollars (plus de 2 milliards d'euros).

Retour sur les différentes étapes de ces "7 minutes de terreur" avant l'atterrissage

  • A 130 km du sol de Mars : entrée dans l'atmosphère

Dix minutes avant d'entrer dans l'atmosphère martienne, le vaisseau s'est séparé de l'étage de croisière qui l'alimentait notamment en carburant pendant le voyage.

NASA/JPL-Caltech via AP
Illustration montrant la capsule qui embarque Perseverance entrant dans l'atmosphère martienneNASA/JPL-Caltech via AP

Il n'est alors plus composé que d'un bouclier arrière, d'un bouclier thermique à l'avant, et, pris entre les deux, de l'étage de descente qui est relié au rover lui-même.

A environ 130km d'altitude, il entre dans l'atmosphère à une vitesse de 20 000km/h, provoquant des frictions faisant monter la température jusqu'à 1 300°C. Le bouclier thermique protège le rover de cette chaleur infernale.

  • A 11 km du sol : ouverture du parachute

Mais l'atmosphère ne suffit pas à ralentir suffisamment le vaisseau, qui va encore à 1 500 km/h.

A environ 11km d'altitude, à un moment opportun calculé en fonction de la distance restante jusqu'au lieu d'atterrissage, un immense parachute supersonique de 21 mètres de diamètre, situé dans le bouclier arrière, est déployé.

NASA/JPL-Caltech via AP
Illustration montrant le déploiement du parachuteNASA/JPL-Caltech via AP

Celui-ci ralentit le vaisseau jusqu'à environ 300 km/h.

  • A 9 km du sol : bouclier thermique largué

20 secondes après l'ouverture du parachute, le bouclier thermique est largué. Le rover qu'il protégeait se retrouve alors exposé à l'atmosphère martienne pour la première fois.

Une toute nouvelle technologie, appelée "Terrain Relative Navigation" (TRN), entre en jeu : les images enregistrées en direct par les caméras du vaisseau sont comparées à des cartes enregistrées dans son système, où sont pré-définies les zones dangereuses à éviter. En tenant compte de ces données, le vaisseau décide du lieu final d'atterrissage.

  • A 2 km du sol : phase rétro-propulsée

A environ 2km d'altitude, le bouclier arrière – et son parachute – sont largués.

NASA/JPL-Caltech via AP
Illustration de la phase d'allumage des retro-fuséesNASA/JPL-Caltech via AP

Le rover n'est plus rattaché qu'à l'étage de descente, équipé de huit moteurs pointés vers le bas, qui s'allument pour finir de le ralentir. Après avoir effectué une manoeuvre pour s'éloigner du parachute, le rover finit par descendre à la verticale, pile au-dessus de son site d'atterrissage.

  • A 20 m du sol : séparation du rover

A environ 20m du sol, il a atteint la vitesse de 2,7km/h, soit plus lente que celle à laquelle un homme marche. Le rover descend alors le long de câbles grâce à un système de poulies, durant une dernière quinzaine de secondes (étape appelée "skycrane").

Le véhicule déploie ses roues à ce moment. Lorsque ces dernières sentent le sol, les suspentes sont coupées et l'étage de descente effectue une dernière poussée pour aller s'écraser le plus loin possible.

NASA/JPL-Caltech via AP
Illustration de Perseverance après avoir réussi son atterrissage sur MarsNASA/JPL-Caltech via AP

A cause du délai de transmission entre la Terre et Mars, lorsque l'atterrissage sera confirmé par la Nasa, il aura en réalité eu lieu plusieurs minutes auparavant.

Perseverance équipé d'instruments européens

Juché en haut du rover de la Nasa , l'instrument SuperCam, conçu par des Français, va étudier les roches martiennes en son et lumière, avec son rayon laser et un micro, à la recherche de traces d'une vie passée sur la planète rouge.

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De la taille d'une boîte à chaussures, pour quelque cinq kilos, SuperCam va déployer ses "super-pouvoirs" du haut d'un mât. Avec des outils supplémentaires d'analyse et de commande américains, placés dans le corps du rover.

Cette caméra super-puissante a été mise au point par un consortium de laboratoires, dont l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) et le Cnes.

Trois autres instruments européens seront de l'aventure : l'Espagnol MEDA, le Norvégien RIMFAX et l'Italien RETROREFLECTOR, pour mesurer respectivement les paramètres atmosphériques de Mars et sonder son sous-sol.

Le but de cette mission est d'analyser le sol de la planète rouge pour rechercher d'éventuelles traces de vie passée et d'examiner la possibilité d'une exploration humaine de Mars.

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