Destruction des mausolées de Tombouctou : le Mali et l'UNESCO reçoivent un euro symbolique

Un euro symbolique a été remis à l'Etat malien et à la communauté internationale tout entière pour la destruction des mausolées des saints musulmans de Tombouctou.
La cérémonie s'est déroulée mardi à Bamako. Le saccage et les dommages causés à ces monuments classés au patrimoine mondial de l'humanité avait symbolisé la violence djihadiste qui s'était abattue sur le Nord du Mali en 2012.
La cour pénale internationale avait ordonné cette réparation symbolique en 2016 après la première condamnation d'un djihadiste malien d'Ansar Dine, tenu pour responsable des attaques de 9 mausolées. La CPI avait considéré la destruction des sites comme un crime de guerre.
Pour Fatou Bensouda, procureur général de la CPI, qui s'est exprimée lors de la cérémonie, "ce qui a été détruit dans cette partie du monde, dans la belle ville de Tombouctou, ce ne sont pas simplement des rochers ou des pierres, mais un véritable patrimoine mondial qui fait partie de notre identité commune."
Qu Xing, directeur général adjoint de l'UNESCO, a remercié tous ceux qui ont participé à la restauration de ce patrimoine :
"Grâce à vous tous, les mausolées sont maintenant debout et les manuscrits sont en des lieux sûrs, conservés pour l'analyse scientifique au profit de l'humanité."
L'une des plus anciennes bibliothèques de Tombouctou et une série de manuscrits anciens avaient été pillés ou détruits lorsque les combattants djihadistes avaient pris la ville en 2012. Depuis 2020, l'UNESCO finance la formation des restaurateurs de ces textes anciens. Les mausolées ont été reconstruits à l'identique entre mars 2014 et juillet 2015 grâce à un programme mis en oeuvre par l'Unesco et financé par plusieurs pays et institutions, avec l'aide d'un groupe de maçons locaux.
Les personnages vénérés dans la vingtaine de mausolées islamiques de Tombouctou, dont les plus anciens remontent au XIVe siècle, valent à la ville son surnom de "Cité des 333 saints".