Plongée dans le noir, la capitale Beyrouth est-elle en train de s'effondrer ?

Beyrouth plongée dans le noir
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Par euronews
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Jusqu'à nouvel ordre, les lampadaires de Beyrouth ne s'allumeront plus à la tombée de la nuit et les nids-de-poule ne seront pas rebouchés. Avec l'effondrement de la monnaie nationale, le budget de la capitale libanaise ne vaut plus rien et les entreprises la boudent.

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Jusqu'à nouvel ordre, les lampadaires de Beyrouth ne s'allument plus à la tombée de la nuit et les nids-de-poule ne sont pas rebouchés. Avec l'effondrement de la monnaie nationale, le budget de la capitale libanaise a perdu de sa valeur et les entreprises la boudent.

Des lampadaires qui ne s'allument plus jusqu'à nouvel ordre, et la quasi-totalité de Beyrouth dans le noir à la nuit tombée... Comme si la capitale libanaise s'étaient éteinte. La municipalité a récemment lancé un appel d'offres pour l'entretien de l'éclairage public. Mais personne ne s'est présenté aux réunions organisées en mars pour réceptionner les dossiers. "Aucun entrepreneur ne veut travailler avec nous", se désole un responsable municipal sous couvert d'anonymat.

C'est le symptôme le plus flagrant de cette spirale infernale dans laquelle s'enfonce Beyrouth. Et c'est loin d'être le seul. Lorsque la lumière revient le matin, Ali n'est pas au bout de ses surprises. Ce chauffeur de bus fait des slaloms entre pour éviter les nids-de-poule, qui ne sont pas rebouchés.

"La rue monte et descend, c'est bossu. C'est à ça que ressemble la rue. Comme vous le voyez, il y a des nids de poule, il y a des bosses, il y a de tout. La nuit, il n'y a pas de lumières dans les rues, vous devez dépendre de vos phares", raconte Ali. "Il n'y a pas d'avenir dans ce pays pour un jeune, il n'y a d'avenir pour personne. Celui qui peut de quitter ce pays, c'est comme s'il avait gagné à la loterie", ajoute-t-il.

"Beyrouth est triste"

La ville semble comme tomber en ruine. La déliquescence des infrastructures n'est pas nouvelle, mais la situation a empiré avec l'effondrement économique ces dernières années. La plongée de la livre libanaise entraîne la valeur du budget de la ville dans sa chute. Résultat : les entrepreneurs fuient la capitale et les contrats passés avec les entreprises privées pour l'entretien des chaussées ou des feux n'ont pas été renouvelés.

Dans sa boutique de sacs à main, Alissar attend des clients qui ne viennent plus. "Beyrouth est triste", déplore cette commerçante de 49 ans qui "maudit les responsables" : "De la municipalité, aux ministres, aux députés, tous ont manqué à leurs devoirs".

Une situation économique désastreuse qui fait tomber de nombreux Libanais dans la misère, et qui continue d'alimenter la colère de la population à l'égard d'une classe politique jugée incompétente et corrompue. Un an après l'explosion du port de Beyrouth, le processus de formation d'un nouveau gouvernement patine, réduisant les chances d'apporter la stabilité nécessaire à la reconstruction de Beyrouth et du pays.

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