Google une nouvelle fois sanctionné en France pour abus de position dominante

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Par euronews avec AFP
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L'Autorité de la Concurrence française a imposé une amende de 220 millions d'euros à Google pour ses pratiques sur le marché de la publicité en ligne, et exigé aussi du géant américain des engagements de réforme qui devraient avoir une portée mondiale.

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Google une nouvelle fois sanctionné en France pour avoir favorisé ses propres services sur le marché de la publicité en ligne. L'Autorité de la concurrence lui inflige une amende de 220 millions d'euros.

Cette procédure concerne le marché de la publicité dite "programmatique" : les annonceurs achètent en temps réel le droit d'afficher leur publicité sur les écrans des internautes, en fonction des profils de ces derniers.

Les annonceurs achètent ces espaces ciblés via des plateformes automatisées d'enchères.

Mais Google est également présent sur bien d'autres segments du marché publicitaire, dont celui des serveurs publicitaires, ces outils qui permettent aux éditeurs de mettre leurs espaces en vente sur les plateformes.

Pour l'antitrust français, la plateforme de vente d'espaces publicitaires de Google a biaisé le processus car elle pouvait avoir connaissance des prix pratiqués par ses rivales et proposer un tarif plus attractif.

Cette affaire est à double titre exceptionnelle : d'abord parce Google, qui n'a pas contesté les faits, propose pour la première fois un règlement à l'amiable à un antitrust. Ce qui signifie qu'il renonce à tout recours devant les tribunaux. Ensuite parce que le géant américain s'engage à modifier ses pratiques qui pénalisent ses concurrents.

"C'est une décision historique" car "c'est la première décision au monde se penchant sur les processus algorithmiques complexes d'enchères par lesquels fonctionne la publicité en ligne +display+" (qui vient s'afficher sur les écrans des internautes), a souligné la présidente de l'Autorité de la concurrence, Isabelle de Silva, dans une conférence de presse.

L'Autorité de la concurrence avait été saisie par trois groupes de presse : le français Le Figaro, qui s'est retiré ensuite de la procédure, le belge Rossel, et le géant mondial des médias News Corp, contrôlé par le milliardaire australo-américain Rupert Murdoch.

News Corp a choisi de porter le fer contre Google en France notamment parce que l'Autorité de la Concurrence avait rédigé, en 1998, une étude détaillée sur le marché de la publicité en ligne, a expliqué Mme De Silva.

Par ailleurs, l'Europe offre un terrain plus propice que les Etats-Unis aux acteurs économiques pour se battre contre les positions dominantes, dans la mesure ou les grandes autorités de régulation américaines n'ont pas de pouvoir d'imposer directement des sanctions financières, a-t-elle expliqué.

"Elles doivent aller devant les tribunaux" pour obtenir ces sanctions, et ceux-ci "pour des raisons juridiques sont souvent très frileux" sur ce plan, a-t-elle dit.

Alphabet, la maison mère de Google, a réalisé 55,31 milliards de dollars de chiffre d'affaires au premier trimestre 2021, majoritairement grâce à la publicité en ligne. L'entreprise fait face à des poursuites des autorités de plusieurs pays sur le front du droit de la concurrence.

Google a jusqu'à la mi-2022 mettre en place les remèdes imposés par l'Autorité de la Concurrence.

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