France : Ikea condamné à un million d'euros d'amende pour avoir espionné des salariés

Archives : Enseigne du magasin Ikea de Saint-Heblain, près de Nantes dans l'ouest de la France, photographiée le 13 janvier 2021
Archives : Enseigne du magasin Ikea de Saint-Heblain, près de Nantes dans l'ouest de la France, photographiée le 13 janvier 2021 Tous droits réservés AFP
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Par euronews avec AFP, AP
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Un ancien responsable du géant de l'ameublement a été également condamné à de la prison avec sursis dans cette affaire.

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Plus de trois mois après le procès, la justice a rendu son verdict. La filiale française d'Ikea a été condamnée ce mardi à un million d'euros d'amende pour avoir espionné plusieurs centaines de salariés entre 2009 et 2012. Son ancien PDG, Jean-Louis Baillot, a, lui, écopé de deux ans prison avec sursis et de 50 000 euros d'amende.

Le tribunal correctionnel de Versailles les a reconnus coupables de "recel de données à caractère personnel par un moyen frauduleux", mais les a condamnés à des peines moins lourdes que celles demandées par la procureure, qui les accusait de "surveillance de masse".

Après sept jours d'audience en mars dernier, le parquet de Versailles avait mis son jugement en délibéré. Et ce 15 juin, les juges n'ont pas suivi les réquisitions de la procureure, puisqu'une amende de deux millions d'euros avait été requise à l'encontre de la filiale française de géant suédois de l'ameublement. En outre, le parquet avait demandé une peine d'emprisonnement ferme pour Jean-Louis Baillot.

Cette affaire avait défrayé la chronique en 2012 après avoir été révélée par le Canard Enchaîné et Mediapart. Face au scandale suscité par cette révélation, Ikea France avait été contraint de licencier quatre haut responsables.

Quinze personnes – dont plusieurs anciens PDG, directeurs de magasins, responsables de la sécurité ou des policiers – avaient été entendues par la justice. Elles étaient accusées d'avoir contribué à un système de surveillance de salariés, dont des représentants syndicaux. Les données personnelles de ces derniers auraient été passées au crible, notamment leur train de vie ou leurs antécédents judiciaires.

Plus de 70 personnes s'étaient constituées parties civiles pour ce procès.

A l'issue du jugement prononcé ce mardi, une des avocats des syndicats a exprimé l'espoir que ce verdict fasse "trembler certaines entreprises". Solene Debarre a ajouté qu'"un million d'euros, ce n'est pas beaucoup pour Ikea, mais c'est un symbole".

L'avocat d'Ikea France, Emmanuel Daoud, a, quant à lui, déclaré que l'entreprise n'avait pas décidé de faire appel, ajoutant que "le tribunal avait pris en compte les mesures mise en place par Ikea après la révélation des faits, en 2012".

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