Angela Merkel à la Maison Blanche : des adieux amicaux et quelques désaccords

Angela Merkel à la Maison Blanche : des adieux amicaux et quelques désaccords
Tous droits réservés Susan Walsh/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Pour la dernière visite officielle d'Angela Merkel aux Etats-Unis avant son départ en septembre, les deux dirigeants ont souhaité reconstruire une relation fortement dégradée sous la présidence de Donald Trump.

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Reconstruire un partenariat solide, après la dégradation des relations germano-américaines sous la présidence de Donald Trump. C'était l'objectif, réussi, de la rencontre entre Joe Biden et Angela Merkel jeudi à la Maison blanche. 

La chancelière allemande s'est réjouie de cette "bonne occasion de discuter de la relation entre les deux pays" et des "défis géopolitiques" du moment, lors d'une courte déclaration depuis le Bureau ovale. Un lieu qu'elle a visité à de nombreuses reprises, a souligné le président américain, assis à ses côtés, saluant "une amie des Etats-Unis".

Angela Merkel et Joe Biden se sont entretenus pendant près de deux heures, d'abord en tête-à-tête, puis avec des conseillers, avant une déclaration de presse commune. De nombreux thèmes ont été abordés, comme le "pass sanitaire" européen, les relations avec la Chine, la situation à Haïti ou à Cuba. La visite a également été endeuillée par les inondations meurtrières qui frappent l'Allemagne et qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes. 

Autre sujet de discussion : l'interdiction pour les citoyens européens de se rendre aux Etats-Unis. Joe Biden a promis que son équipe Covid, chargée de le conseiller sur la question, étudiait la possibilité de lever ces restrictions. Une réponse pourrait être donnée "dans les 7 prochains jours", selon le président. 

"Nous avons eu un échange notamment sur le variant Delta, qui est en augmentation et qui représente un nouveau défi pour nous deux", a précisé la chancelière en conférence de presse. "Avant de prendre une telle décision, il faut réfléchir et il faut que ce soit une décision durable. Il ne serait certainement pas raisonnable de revenir en arrière après seulement quelques jours et j'ai toute confiance dans l'équipe Covid du président."

Nord Stream 2, un point de désaccord récurrent

Malgré cette visite amicale, la chancelière, qui quittera son poste en septembre, laisse ouverts un certain nombre de dossiers délicats, à commencer par le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique sans passer par l'Ukraine. Il est soutenu par Berlin, mais très critiqué à Washington et en Europe de l'Est.

"Mon point de vue sur Nord Stream 2 est connu depuis un certain temps, et même de bons amis peuvent être en désaccord", a déclaré Joe Biden. "Mais lorsque je suis devenu président, le projet était achevé à 90 % et imposer de sanctions ne semblait pas alors avoir de sens. Il était plus logique de travailler avec le chancelière pour savoir comment procéder, en fonction de l'attitude de la Russie vis à vis de l'Ukraine."

De manière générale, Joe Biden "a besoin qu'Angela Merkel, et surtout son successeur, ait une attitude moins bancale face à la Russie et à la Chine", selon Sudha David-Wilp, du German Marshall Fund, un centre d'études des relations transatlantiques.

Washington aimerait que la première économie européenne, si soucieuse de ses opulentes exportations, mette en sourdine ses intérêts commerciaux au profit d'une attitude diplomatique plus agressive.

Or, Angela Merkel est, avant tout, une adepte du consensus. Elle a tenté d'organiser un sommet européen avec Vladimir Poutine, avant de renoncer devant l'opposition de plusieurs membres de l'Union européenne.

La chancelière milite aussi pour un accord d'investissements entre l'UE et la Chine, là où Washington voudrait convaincre les Européens d'adopter sa ligne dure face à Pékin. Rien ne dit que le candidat conservateur, Armin Laschet, grand favori de l'élection de septembre, adoptera une ligne différente s'il devient chancelier.

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