Pour lutter contre l'accélération de l'épidémie dans son pays, le ministre de la santé tunisien a ouvert pour deux jours des centres de vaccination sans critère d'âge. Mais les doses de vaccin étaient insuffisantes pour faire face à la forte demande. Ce fiasco lui a coûté sa place.
Les doses de vaccins s'arrachent en Tunisie. Ce mardi des foules entières se sont rassemblées plusieurs heures avant l'ouverture du centre de vaccination du Palais des Congrès à Tunis .
Depuis mars, la vaccination en Tunisie se fait par tranche d'âge, et pour l'instant seuls les plus de 50 ans sont éligibles. Mais pour réagir à la flambée des cas de Covid-19 dans le pays, le gouvernement a annoncé l'ouverture de créneaux ouverts à tous, sans rendez-vous.
La vaccination semble être la seule solution pour ralentir l'accélération des cas dans ce pays qui connait actuellement le deuxième plus fort taux de mortalité du continent africain d'après les calculs de l'AFP, juste après la Namibie.
Face aux pénuries d'oxygène, de personnel médical et de lits de réanimation, la situation sanitaire en Tunisie est devenue catastrophique, poussant de nombreux pays à envoyer des aides médicales ces derniers jours.
Cohue, bousculades et déceptions
Les stocks de vaccin étaient insuffisants pour vacciner tous les Tunisiens qui se sont présentés dans les 29 centres de l'opération. De nombreuses personnes ont attendu de longues heures sous le soleil sans pouvoir obtenir leur dose.
Le ministre de la santé Faouzi Mehdi a été limogé dans la foulée, accusé de "cafouillages quotidiens" dans la gestion de l'épidémie. "Du jour au lendemain annoncer une mesure populiste comme ça [...] je considère que c'est une décision criminelle" a dénoncé le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi dans une allocution. Faouzi Mehdi était déjà le cinquième ministre de la santé en 18 mois d'épidémie.