À l'approche du procès, témoignage d'un rescapé du Bataclan

Thomas Smette, rescapé du Bataclan, interviewé par l'AFP.
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Par Euronews avec AFP
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"Dès qu’il y a un bruit particulier, ou des fois des sirènes de police ou de pompiers, d’un coup je me mets un peu en alerte comme s’il allait se passer quelque chose." A l'approche du procès des attentats du 13 novembre, un rescapé du Bataclan témoigne.

"Je veux vivre, je veux vivre, je veux vivre". Après avoir survécu à l'attaque de la salle de concert du Bataclan à Paris en 2013, Thomas est déterminé à continuer à vivre. Il se prépare désormais à "un procès monstre", dans lequel il témoignera et qui, selon lui, pourra aider les autres à "se sentir bien".

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Grand fan des Eagles of death metal, Thomas Smette, 24 ans à l'époque, avait décidé de se rendre seul à leur concert au Bataclan, le 13 novembre 2015. Vers 21h40, il entend des premiers coups de feu dans la salle. "C'est comme des coups de pétard. Je me dis bon, on est à Oberkampf, c’est une des rues animées, donc en gros ça me paraissait être un bruit tout à fait normal."

"D’un coup, je vois du monde se plier comme un champs de blé face à du vent. Je me retourne et je vois deux personnes armées de Kalachnikovqui tirent sur tout ce qui bouge. Donc là je prends conscience que ce n’est pas juste des coups depétard", poursuit le rescapé.

"Je rampe un peu, tout le monde essaye de ramper, c’est le bazar, les lumières s’éteignent, on entend encore des tirs, j’entends quelqu’un hurler, je ne sais pas si c’est eux ou si c’est un spectateur. [...] Quand j’étais dans la fosse par terre, ça me venait en tête, je me disais : j’ai envie de vivre, j’ai envie de vivre, j’ai envie de vivre."

Quand j’étais dans la fosse par terre, ça me venait en tête, je me disais "j’ai envie de vivre, j’ai envie de vivre, j’ai envie de vivre."

Une trentaine de minutes plus tard, la Brigade d'intervention rapide commence à évacuer les survivants. "Je me souviens avoir regardé par terre et voir des gens qui étaient morts, et du coup l’agent de la BRI me dit "non non, vous ne regardez pas là, vous regardez là, dans les yeux". Ça je m’en souviens très bien, mais ça n’a pas effacé l’image malgré tout d’avoir vu des gens qui étaient allongés sur le trottoir, gisant là", se rappelle Thomas. De retour chez lui, il s'autorise à craquer : "Je me douche, et là je tombe carrément en larmes dans la douche, d’un coup il n’y a plus personne pour nous observer, on se sent permis de craquer."

Six ans après, cette soirée traumatisante a toujours des répercussions pour Thomas dans sa vie quotidienne : "Dès qu’il y a un bruit particulier, ou des fois des sirènes de police ou de pompiers, d’un coup je me mets un peu en alerte comme s’il allait se passer quelque chose. Dans les concerts que j’ai refait, il faut que je regarde absolument où sont toutes les issues de secours. Dans ma tête j’essaie de me faire des scénarios de ce qui pourrait se passer."

Le jeune homme s'est préparé "psychologiquement" au "procès monstre", qui débutera le 8 septembre. "Ça va être quelque chose de costaud pour moi je pense", anticipe-t-il. Il se dit prêt à aller témoigner : "La seule chose que ça peut apporter c’est peut-être pour d’autres, comme moi je m’en sors plutôt pas mal, essayer que d’autres se disent "moi aussi je peux me sentir bien" et ça pourquoi pas, ça me motive."

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