A Haïti, les victimes de l'explosion du camion-citerne commencent à être enterrées. Le drame, survenu mardi matin à Cap-Haïtien, a fait 75 morts, selon un bilan des autorités locales.
**A Haïti, les victimes de l'explosion du camion-citerne commencent à être enterrées. Le drame, survenu mardi matin à Cap-Haïtien, a fait 75 morts, selon un bilan des autorités locales. **
Le drame s'est produit mardi matin de bonne heure, à Cap-haïtien (nord du pays).
Selon le maire-adjoint de la ville, le chauffeur du camion-citerne aurait tenté d'éviter une collision avec un taxi-moto, perdant ainsi le contrôle de son véhicule qui s'est renversé.
A la suite de l'accident, "des membres de la population civile en ont profité pour recueillir le carburant en remplissant des récipients de fortunes, ce qui est à la base d'une terrible explosion", a déclaré à l'AFP le directeur général de la Protection civile d'Haïti Jerry Chandler.
Selon les autorités locales, au moins 75 personnes sont mortes et au moins une quinzaine ont été gravement brûlées.
Les images de la rue où s'est déroulée la catastrophe montrent des carcasses de voitures calcinées et des bâtiments aux façades noircies par les flammes.
Quelque 40 habitations autour du lieu de l'explosion ont pris feu à la suite de la déflagration, selon le maire-adjoint, laissant craindre un bilan encore plus lourd.
Le Premier ministre haïtien Ariel Henry s'est rendu sur place. Il a décrété trois jours de deuil national à "la mémoire des victimes de cette tragédie qui endeuille la nation haïtienne tout entière".
Les services de santé, submergés, tentaient de faire face à l'afflux de patients nécessitant des soins urgents.
"On n'a pas les moyens pour prendre en charge les nombreuses personnes grièvement brûlées", a témoigné auprès de l'AFP une infirmière de l'hôpital Justinien, où de nombreux blessés ont été transportés. "Je crains qu'on n'arrive pas à tous les sauver."
La crise du carburant
Haïti, pays pauvre des Caraïbes, est en proie à une forte pénurie de carburants en raison de la mainmise des gangs sur une partie du circuit de ravitaillement.
Ces derniers mois, les bandes armées ont grandement accru leur emprise sur Port-au-Prince, contrôlant les axes routiers qui conduisent aux trois terminaux pétroliers que compte le pays.
Plus d'une dizaine de véhicules de transport de carburant ont été détournés par les gangs qui ont exigé de fortes rançons pour la libération des chauffeurs, suscitant une forte grogne au sein de la population.
Haïti a d'ailleurs été le théâtre lundi de manifestations contre l'augmentation des prix de l'essence.
Depuis octobre, les réseaux de télécommunications et les médias ont réduit leurs activités à travers le pays, faute de pouvoir trouver du carburant pour les générateurs thermiques qui alimentent les antennes en électricité.
Cette crise énergétique handicape également le fonctionnement des rares structures hospitalières à travers le pays.