Présidentielle française 2022 : 467 000 personnes inscrites à la primaire populaire... Pour rien ?

Capture d'écran de la "Primaire populaire"
Capture d'écran de la "Primaire populaire" Tous droits réservés https://primairepopulaire.fr/
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Par euronews avec AFP
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Si cette initiative citoyenne pour porter une candidature commune de la gauche à l'élection présidentielle est un réel succès, elle pâtit du fait qu'elle n'est pas reconnue par les principaux candidats, à l'image de Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot.

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A moins de 80 jour de l'élection présidentielle française, comment faire pour (re)fédérer une gauche française dispersée "façon puzzle" ? La primaire populaire, une initiative citoyenne visant à départager les candidats de gauche d'ici avril prochain, a dépassé, et de loin, un de ses objectifs. En effet, ce dimanche, au dernier jour pour s'inscrire, plus de 467 000 personnes ont fait la démarche pour participer au vote en ligne qui se tiendra du 27 au 30 janvier afin de désigner, parmi sept personnalités, celle qui sera soutenue dans l'optique du scrutin.

Si ce succès est bien réel, un problème de taille pèse toutefois sur cette initiative puisque elle est d'ores et déjà rejetée par trois candidats, et non des moindres. Impliqués dans le scrutin malgré eux, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, l'écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo ont refusé de reconnaître le résultat de ce vote, et donc de se ranger derrière le vainqueur.

Le nombre des inscrits pour voter s'est accéléré ces derniers jours, avec notamment l'arrivée officielle dans la campagne de Christiane Taubira, la seule des principaux candidats de gauche qui défend cette investiture et a promis de se soumettre à son résultat.

Pour l'heure, la gauche est divisée comme jamais. Outre les personnalités présentes dans la liste arrêtée par la primaire populaire, le communiste Fabien Roussel et les deux représentants de l'extrême gauche française Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO) se sont aussi déclarés pour participer à la présidentielle. Mais aucun candidat semble être en mesure de rivaliser avec les droites et Emmanuel Macron en vue du premier tour le 10 avril.

Face à cette fragmentation du paysage, la primaire populaire veut donc désigner "la candidature la plus en capacité de rassembler", en dehors des partis qui n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une candidature commune.

A moins qu'une candidature de dernière heure ne rabatte les cartes et ne suscite un réel engouement. C'est du moins ce que semble imaginer un ancien président français qui pourrait s'inviter dans la campagne. François Hollande, a indiqué ce week-end qu'il n'était pas "pour l'instant " candidat, mais qu'il allait "prendre la parole bientôt".

"Le plus grand processus de départage de candidats en France"

Le nombre de personnes enregistrées à la primaire populaire a dépassé très largement les 22 000 militants du PS de l'investiture socialiste, les 122 000 participants à la primaire écologiste de septembre, les près de 140 000 du congrès des Républicains début décembre, et même les 260 000 parrainages militants de Jean-Luc Mélenchon.

Mais ce résultat inattendu laissera-t-il indifférents les candidats, même ceux qui ne veulent pas y être soumis ?

"C'est le plus grand processus de départage de candidats en France, il ne peut pas être ignoré", a expliqué Mathilde Imer, une organisatrice de la primaire.

"Les jeux sont ouverts. Ce vote, il aura lieu, avec un corps électoral qu'on ne connaît pas mais qui représente toutes les familles et les tendances de la gauche", a indiqué Samuel Grzybowski, un autre organisateur, qui assure que les inscrits sont arrivés "de tous bords", et que "ça peut créer une dynamique".

"C'est la première fois qu'il y a un mouvement citoyen d'une telle ampleur qui fait irruption dans le jeu électoral", a ajouté Samuel Grzybowski. Et de rappeler que la majorité des électeurs de gauche ne savent pas encore pour qui voter et souhaitent le rassemblement à la présidentielle.

L'initiative de la primaire avait été lancée en mai 2021, avec l'élaboration d'un socle programmatique commun. Au terme d'une phase de parrainage, dix personnalités ont été présélectionnées en octobre, et sept finalement ont été présentées au vote.

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