Une délégation de talibans est depuis samedi soir en Norvège où elle rencontre pendant trois jours des membres de la société civile afghane et des diplomates de pays occidentaux
Arrivés samedi soir à Oslo, les Talibans ont débuté des entretiens ce lundi avec des diplomates occidentaux concernant la crise humanitaire en Afghanistan.
En marge de ces rencontres, ces mêmes diplomates ont eu des discussions avec des membres de la société civile afghane et des militantes féministes.
Aucun Etat n'a pour l'instant reconnu le régime des islamistes. Et les talibans saluent ce qu'ils considèrent comme un début de reconnaissance.
"C'est une étape pour légitimer le gouvernement afghan par ces pays", a déclaré Shafiullah Azam, délégué taliban. "Sur la base de la propagande de ces vingt dernières années, il y a eu des problèmes avec les Talibans, mais maintenant ce type d'invitation et de communication aidera la communauté européenne, les États-Unis ou d'autres Etat à effacer l'image erronée du gouvernement afghan", a-t-il dit.
Ces discussions se déroulent à huis clos dans un hôtel de la capitale norvégienne, avec des représentants de l'Union européenne, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l'Italie et de la Norvège.
La délégation est emmenée par le ministre des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqui, arrivé samedi soir sur place. "Le fait d'être venus en Norvège (...) est une réussite en soi car nous avons partagé la scène internationale.De ces rencontres, nous sommes certains de retirer un appui dans les secteurs humanitaire, sanitaire et éducatif en Afghanistan", a t-il déclaré ce lundi.
Les talibans espèrent le déblocage d'aides financières pour faire face à la crise humanitaire qui sévit dans le pays. Plus de la moitié de la population est menacée par la faim. L'aide internationale, qui représentait environ 80% du budget afghan, s'est arrêtée en août dernier. Le chômage a explosé et les salaires des fonctionnaires ne sont plus versés depuis des mois.