De nombreux Burkinabés se sont rassemblés à Ouagadougou. Une manifestation en faveur des militaires ayant pris le pouvoir. Un coup d'Etat par ailleurs condamné par la communauté internationale.
De nombreux Burkinabés se sont rassemblés à Ouagadougou. Une manifestation en faveur des militaires ayant pris le pouvoir. Un coup d'Etat par ailleurs condamné par la communauté internationale.
De nombreux Burkinabés se sont rassemblés ce mardi Place de la Nation dans le centre de la capitale Ouagadougou. Un rassemblement pour exprimer leur soutien aux autorités militaires ayant pris le pouvoir.
Pour ces manifestants, le renversement du président Roch Marc Christian Kaboré n'est pas un "coup d'Etat" mais une "libération".
"Quand on refuse d'écouter sa population, ça se termine comme ça, affirme Youmali, un des manifestants. Depuis longtemps on a parlé, on est sorti, on était serré comme un étau. Mais maintenant, on est libre. On est content. C'est la victoire du peuple."
Un peu plus loin, Adam Tiendrebeogo salue l'intervention des militaires.
"On est très très content parce que l’armée burkinabé a pris sa responsabilité, dit-il. C’est ce que nous leur avons demandé, depuis longtemps. Ils ont assumé leur responsabilité et nous sommes fiers avec eux. Et nous allons lutter avec eux."
Sur les pancartes, des messages hostiles à la communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao), accusée de soutenir les vieux présidents.
Dans la manifestation, également, des slogans anti-français.
Ces Burkinabés appellent à se tourner vers la Russie, à l'instar de ce qu'a fait le Mali. La junte au pouvoir à Bamako a, en effet, engagé une coopération, notamment militaire, avec Moscou.
Condamnations internationales
En tout cas, la prise de pouvoir par l'armée au Burkina a été largement condamnée par la communauté internationale.
Ainsi, le secrétaire général de l'ONU a estimé que "les coups d'Etat militaires étaient inacceptables", réclamant aux militaires en Afrique de l'Ouest de "défendre leur pays, pas d'attaquer leurs gouvernements".
Autre condamnation, de la part du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme. La porte-parole de l'organisation, Ravina Shamdasani, a déclaré :
"Face aux menaces sécuritaires et aux énormes défis humanitaires auxquels le pays est confronté, il est plus important que jamais de veiller à ce que l'Etat de droit, l'ordre constitutionnel et les obligations du pays en vertu du droit international soient pleinement respectés."
La Communauté économique des Etats ouest-africains (Cédéao) a, elle, "fermement" condamné "le coup d'Etat militaire", estimant que la démission de M. Kaboré avait été "obtenue sous la menace, l'intimidation et la pression des militaires après deux jours de mutinerie".
La Cédéao a, par ailleurs, annoncé la tenue d'un sommet extraordinaire "dans les prochains jours".
Le président français Emmanuel Macron a lui aussi "condamné" ce "coup d'Etat militaire".
"On m'a dit qu'il n'était pas menacé dans son intégrité physique", a ajouté M. Macron, au sujet de Roch Kaboré, dont on ignorait toujours mardi où il se trouvait.