Au terme de cinq ans de pouvoir rythmés par les crises, le président sortant se présente en rempart face à la montée de l'extrême-droite et la "banalisation" des discours extrémistes dans le débat public
Il y a cinq ans, Emmanuel Macron devenait, à 39 ans, le plus jeune président français jamais élu. Il promettait de renouveler la vie politique et de dépasser le clivage gauche-droite. Cinq ans plus tard, l’image de l’ancien ministre proche des socialistes, a bien changé. Ses détracteurs dénoncent un "président des riches", d’autres un "président caméléon".
Son mandat restera marqué par de multiples crises dont celle des gilets jaunes. En 2018, elle plonge la France dans le chaos. L’épisode laissera des traces, une vive rancœur, voire une haine d’une partie de la France.
Dans un pays affaibli par deux ans de pandémie, la désillusion est grande pour ceux qui espéraient un rééquilibrage social mais aussi écologique. Son bilan est ainsi jugé très insuffisant par les associations de défense de l’environnement.
Emmanuel Macron a en tous cas soigné sa stature de chef d’Etat à l’international et de défenseur de l’Union européenne. Auréolé de son statut de favori, le président-candidat est entré très tardivement dans la campagne électorale.
En pleine guerre en Ukraine, il a bénéficié selon les sondages de "l’effet drapeau", son rôle de médiateur dans le conflit renforçant sa stature présidentielle.
Mais à l’approche du scrutin, les préoccupations de politique intérieure et surtout de pouvoir d’achat ont repris le dessus. En outre, une vive polémique liée à son recours massif au cabinet de conseils McKinsey, a entaché sa fin de campagne.
Lui met en garde contre la contamination du débat par l’extrême-droite. "Nous nous sommes habitués. Le danger extrémiste aujourd’hui est d’autant plus grand que depuis plusieurs mois, plusieurs années, la haine, les vérités alternatives se sont banalisées dans le débat public", a-t-il lancé à la foule de ses partisans, lors d’un de son premier meeting, organisé à Nanterre, à une semaine seulement du premier tour.
Il y a cinq ans, Emmanuel Macron disait vouloir tout faire pour qu’il n’y ait "plus de raison de voter pour les extrêmes". Un objectif clairement manqué.